Il y a quelques semaines, le gouvernement semblait avoir reculé face à la menace des syndicats, mais Alpha Condé semble avoir pris la décision qui fâche, en faisant appliquer les dispositions de la Loi de finances 2018.
Hier, lundi 8 janvier, le site Africaguinee.com a révélé que le président guinéen l'avait promulguée «en catimini». Une information ni confirmée ni infirmée par les membres du gouvernement joints par le correspondant de Le360 Afrique à Conakry. Le site d’information guinéen précise pourtant que le décret de promulgation de la loi controversée a été signé le 29 décembre dernier. Un décret qui n’a jamais été publié par les médias d’Etat.
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Si la RTS est appliquée, les salariés qui touchent plus d'un million de francs guinéens (environ 100 euros) par mois verront leur salaire amputé d'un pourcentage variable en fonction du revenu. Ainsi, une retenue de 5% sera appliquée sur la part du salaire comprise entre 1.000.001 et 2.000.001 dès fin janvier 2018, de 10 % sur la part du salaire comprise entre trois à cinq millions de francs guinéens, de 15% pour ceux qui gagnent entre cinq millions et 10 millions et de 20% pour les salaires supérieurs à 10 millions de francs (plus de 1000 euros).
La FESABAG estime que cette hausse entraînera une baisse significative du niveau des salaires, particulièrement dans le secteur privé où ils sont bas. Elle avait donc menacé de faire grève, mais une rencontre avec le président de la République, le 21 décembre dernier, avait apaisé la situation. Pour cause, le président avait déclaré qu’il verrait comment retirer cette RTS de la loi de finances 2018.
En tout cas, le gouvernement guinéen, déjà sous la menace de la reprise de la grève des enseignants et en proie aux émeutes anti-délestages, aggraverait ses difficultés actuelles en laissant une nouvelle grève se déclencher.
Pour le moment, les syndicalistes enquêtent sur la vraisemblance de la promulgation de cette loi. «Ce qu’on doit surtout vérifier, c'est si cette loi a été promulguée avec cette partie sur la RTS», a confié un responsable syndical.