Guinée: les vendeurs de bétail face aux difficultés du transport interurbain

VidéoLes vendeurs dans les parcs de bétail de la capitale guinéenne sont confrontés à de nombreuses difficultés. De l'élevage à la commercialisation, ils sont obligés de répercuter ces coûts sur les prix des animaux. C'est le cas du parc de Simbaya Gare en haute banlieue de Conakry.

Le 15/02/2022 à 10h47

Aujourd'hui à Conakry, un mouton se négocie entre 600.000 à 1.500.000 francs guinéens (soit 60 à 150€). Un prix qui a augmenté d'environ 15% par rapport à ceux de l'année précédente. Dans ce parc, les vendeurs de bétail justifient cette augmentation surtout par le transport depuis l'intérieur du pays vers la capitale.

Pour le président de l'Union des filières des vendeurs dans la commune de Matoto, Thierno Mamadou Saliou Sow, cette augmentation n'est pas enregistrée que dans le secteur du bétail, mais plutôt dans tous les secteurs d'activité. «On ne peut pas dire seulement que c'est le mouton qui est cher, il faut regarder aussi les denrées alimentaires; tout a augmenté», explique-t-il.

Le président de la structure établit le rapport de cette cherté aux évènements précédents qui ont affecté les éleveurs à l'intérieur du pays. «Entre les années 2012 et l'élection présidentielle de 2020 aussi il y a eu plus de 2000 bœufs qui ont été tués dans la brousse en Guinée forestière (au sud du pays, ndlr) et du côté de la haute Guinée notamment à Kankan. Tout ça va rendre chère les animaux à l'intérieur du pays», poursuit-il. 

Pour Ibrahim Touré, vendeur, cette hausse de prix s'explique par la dévaluation de la monnaie locale. «Si la monnaie est faible par rapport aux devises étrangères, les prix augmentent». Toujours selon lui, les prix sont d'ailleurs élevés en amont de la filière de bétail, ce qui oblige les vendeurs à répercuter la hausse. 

Malgré son importance économique, le secteur de l'élevage en Guinée manque de professionnels dans le domaine.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 15/02/2022 à 10h47