Guinée-UE: tenue à Conakry de la deuxième session du dialogue politique

Gerardus Gielen,  chef de la délégation de l'Union Européenne en Guinée.

Gerardus Gielen, chef de la délégation de l'Union Européenne en Guinée.

Le 30/03/2017 à 16h17, mis à jour le 30/03/2017 à 17h02

Après une première en 2014, la Guinée et l'Union européenne ont entamé ce mercredi 29 mars 2017 la deuxième session du dialogue politique conformément à l'article 8 de l'accord de Cotonou. Les deux parties ont parlé consolidation de la démocratie, migration, corruption, impunité...

Sur le thème de la migration, la Guinée a certainement besoin de plus d'aides de la part de l'Union européenne. Le pays fait actuellement face à un phénomène sans précédent d'immigration clandestine de ses jeunes dont beaucoup tentent la traversée de la Méditerranée. Mercredi 29 mars, l'OIM a encore annoncé l'arrivée à Conakry de 35 migrants rapatriés de la Libye. La semaine dernière, le ministère des Affaires étrangères annonçait que 837 Guinéens avaient été rapatriés de début 2016 au premier semestre 2017. Trois cent soixante Guinéens sont en attente de rapatriement en Allemagne, 59 aux Etats-Unis. Et d'autres Guinéens se trouvent dans des situations difficiles notamment en Libye, en Algérie et aux Etats-Unis.

Dans le cadre de la consolidation de la démocratie, l'UE appuie déjà la Guinée. Depuis son indépendance, le pays a connu des régimes autoritaires et des coups d'Etat militaires. Le dernier conduit par le capitaine Moussa Dadis Camara avait amené l'Union européenne à appliquer l'article 96 de l'accord de Cotonou. La coopération écorchée n'a pleinement repris qu'après les élections législatives de 2013. Ainsi, l'UE appuie le renforcement des capacités des nouvelles institutions démocratiques — cour constitutionnelle, institutions des droits de l'Homme, hautes autorités de la communication...

Les autres thèmes liés à la corruption et à l'aide publique au développement sont également importants pour le pays d'Alpha Condé qui a du mal à amorcer son développement.

L'article 8 de l'accord de Cotonou, signé en 2000 entre l'Union européenne et le groupe Afrique-Caraibe-Pacifique (ACP), stipule que " les parties mènent, de façon régulière, un dialogue politique global, équilibré et approfondi conduisant à des engagements mutuels." L'article poursuit: "Ce dialogue a pour objectif d’échanger des informations, d’encourager la compréhension mutuelle ainsi que de faciliter la définition de priorités et de principes communs, en particulier en reconnaissant les liens existant entre les différents aspects des relations nouées entre les parties et entre les divers domaines de la coopération prévus par le présent accord. Le dialogue doit faciliter les consultations entre les parties. Il a également pour objectif de prévenir les situations dans lesquelles une partie pourrait juger nécessaire de recourir à la clause de non- exécution..." 

Par Mamourou Sonomou (Conakry, correspondance)
Le 30/03/2017 à 16h17, mis à jour le 30/03/2017 à 17h02