Manifestations meurtrières en Guinée: 29 mineurs en détention provisoire

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Le 03/08/2022 à 15h21, mis à jour le 03/08/2022 à 15h42

Vingt-neuf mineurs sont poursuivis «pour des faits d’attroupement et de destruction de biens publics et privés» et placés en détention provisoire après des manifestations interdites contre la junte qui ont fait cinq morts jeudi et vendredi en Guinée, selon le tribunal pour enfants de Conakry.

Des dizaines de manifestants avaient été arrêtés après avoir bravé l'interdiction des autorités pour dénoncer la «gestion unilatérale de la transition» par la junte, qui a renversé en septembre le président Alpha Condé au pouvoir depuis plus de dix ans (2010-2021).

Parmi eux, figurent 34 mineurs, dont cinq de moins de 13 ans, a indiqué le procureur spécial du tribunal pour enfants de Conakry, Mohamed Diawara, dans un communiqué lu mardi soir à la télévision nationale. «Le parquet n'a pas engagé de poursuites pénales contre les mineurs de moins de 13 ans, conformément au Code de l'enfant qui l'interdit. Le parquet spécial a décidé de poursuivre les 29 autres en ouvrant une information judiciaire pour des faits d’attroupement et de destruction de biens publics et privés», a indiqué Diawara.

«Ils ont été traduits devant les juges des enfants qui (...) ont ordonné leur détention provisoire au motif qu’ils sont poursuivis pour des faits graves et que cela est strictement nécessaire pour leur maintien à la disposition de la justice», a-t-il poursuivi.

Le parquet spécial a également demandé «aux parents d’assumer leur responsabilité parentale pendant des périodes de manifestations». Il a déploré «une délinquance intelligemment organisée à l’aune de laquelle les mineurs sont instrumentalisés».

Dimanche, un groupe de diplomates des Nations unies, de l'organisation régionale Cédéao, de l'Union européenne, des Etats-Unis et de la France, avaient rappelé «à toutes les parties l'obligation de protéger les mineurs».

Mardi soir, 17 autres jeunes Guinéens, majeurs, ont été relaxés par le tribunal de première instance de Dixinn, dans la banlieue de Conakry, après avoir été jugés non coupables des faits qui leur étaient reprochés. Le procureur avait requis une peine de 6 mois de prison avec sursis et une amende de 500.000 francs guinéens (60 euros) après leur participation aux manifestations du FNDC.

Des dizaines d'autres sont encore détenus, dont Oumar Sylla, alias Foniké Manguè, et Ibrahima Diallo, deux leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile à l'origine de la manifestation, ainsi que Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l'Union des forces républicaines (UFR).

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 03/08/2022 à 15h21, mis à jour le 03/08/2022 à 15h42