Vidéo. Guinée: le calvaire des usagers d'une voirie urbaine dans un état désastreux

DR

Le 13/08/2017 à 10h57, mis à jour le 13/08/2017 à 15h35

VidéoRues bitumées crevassées, voiries en perpétuelle réfection, mares d'eau en plein milieu de la chaussée, nids de poule partout... être automobiliste à Conakry, c'est affronter tous ces défis, au risque de voir se détériorer son véhicule et d'affronter des embouteillages interminables.

Quand ils ont l'occasion d'en parler, les chauffeurs de taxi affirme tous subir un impact négatif sur leurs revenus. «Je ne gagne même pas la recette journalière... C'est seulement quand il y a de la pluie que nous avons suffisamment de clients. À part ces moments de pluie, les gens préfèrent les motos taxis à cause des immenses embouteillages sur la voirie de Conakry», se lamente Mohamadou Bah, chauffeur de taxi à Kaloum, centre administratif et d'affaires de Conakry.

Depuis juillet dernier, la difficile circulation en banlieue de Conakry s'est empirée avec les travaux de réfection au rond-point de Matoto. Cette partie de la voirie urbaine, comme d'ailleurs beaucoup d'autres, était devenue une avenue à nids-de-poule et à boue. En attendant la fin des travaux de réfection, les usagers de cette route (prolongement de l'autoroute Fidel Castro) doivent prendre leur mal en patience. "Ce sont des heures et des heures d'embouteillage qu'on vit chaque jour sur cette distance de quelques mètres", se plaint Laye Camara. Certains chauffeurs et conducteurs préfèrent éviter ce tronçon en venant sur l'avenue Le Prince, la deuxième voie principale de Conakry. Mais l'affluence sur Le Prince rend presqu'omniprésent l'embouteillage de Cosa qui peut s'allonger sur plus d'un kilomètres. Franchir les embouteillages de Cosa ne veut pas dire être tiré d'affaire. Il y a aussi Bambéto et le tronçon allant de Dixinn à l'échangeur 8 Novembre qu'il faut prévoir. Et même à Kaloum, le calvaire continue... De sorte qu'un trajet de quelque kilomètres dure des heures, sous le soleil et dans la forte chaleur humide de de la capitale.  La réfection de certaines parties des corniches nord et sud n'a fait qu'atténuer le calvaire des usagers des routes. "Le problème c'est qu'il n'y a jamais eu de travaux sérieux sur la voirie urbaine de Conakry. On fait du bricolage pour revenir sur les mêmes travaux chaque année", accuse Ousmane Sylla, ingénieur en génie civil. Il n'y a pas qu'à Conakry que les voies de circulation sont délabrés. Dans les provinces, le réseau routier est dans un état de délabrement alarmant. En octobre 2016, le gouvernement indiquait que seules 16, 33 % des routes nationales revêtues étaient en bon état. Quant aux routes nationales en terre, seules 14 % étaient en bon état. Près d'un an après avoir donné ces chiffres, le gouvernement fait changer les choses. Mais lentement. Certainement en quête de la bonne formule pour résoudre le problème, Alpha Condé a récemment nommé comme conseiller l'ingénieur ivoirien et ancien ministre de Laurent Ggagbo, d'Ahoua Don Mello.

Par Mamourou Sonomou (Conakry, correspondance)
Le 13/08/2017 à 10h57, mis à jour le 13/08/2017 à 15h35