Les tracasseries causées par la police judiciaire, les avocats guinéens s'en plaignent souvent. Cette fois-ci, ils ont décidé de ne plus se limiter aux plaintes. Au cours d'une assemblée générale extraordinaire tenue mardi, ils ont répliqué en suspendant leur participation aux procès devant les cours et tribunaux. Mercredi matin, la décision a été mise à exécution. Ainsi, les salles d'audience des cours et tribunaux sont restées fermées. Et elles pourraient le rester pour les 14 prochains jours.
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Les avocats sont surtout exaspérés par le comportement des procureurs qui, selon eux, ne font aucun effort pour leur éviter ces exactions. "La suite souvent réservée à nos plaintes nous laisse sur notre faim", dénonce Me Salif Béavogui, un des membres du Conseil de l'ordre des avocats.
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"Au nom du principe de la défense, on ne peut pas juger quelqu'un sans son avocat. Alors sans avocat, pas d'audience", a indiqué le juge Ibrahima Sory Tounkara, président de la section correctionnelle du tribunal de première instance de Kaloum. Le juge explique que ce sont les détenus qui vont payer le plus lourd tribut. "Il est donc urgent de trouver une solution rapide. Sinon, des innocents risquent de rester longtemps en prison", estime-t-il.