Vidéo. Guinée: «Un anniversaire, un arbre», ce challenge qui séduit les jeunes de Conakry

le360 Afrique/Souaré

Le 06/11/2021 à 11h02, mis à jour le 06/11/2021 à 11h16

VidéoEn Guinée, les effets du changement climatique se font ressentir, notamment à cause de la destruction abusive des ressources forestières. Avec le challenge "Un anniversaire un arbre", les habitants de Conakry se sont lancés le défi de faire revivre la forêt de Kakimbo.

Depuis quelques années, la forêt de Kakimbo, le Central Park conakryka est durement éprouvé. Un fléau, renforcé par les exploitations minières et les constructions anarchiques. Cependant, cela fait trois ans qu'en Guinée, une ONG locale œuvre sans relâche pour la restauration des forêts périurbaines de la capitale à travers son challenge: "Un anniversaire, un arbre". Des actions qui vont dans le sens de l'esprit de la COP26 qui a été lancée le 1er novembre 2021, à Glasgow, en Grande-Bretagne.

A Conakry, en pleine ville, tout près des tours jumelles, dans la forêt historique de Kakimbo, située dans la commune de Ratoma. C’est ici qu’une jeune guinéenne, Aïssatou Kabélé Diallo, souhaite célébrer son anniversaire. Aucune trace de gâteau, juste un arbre qu’elle a pris soin de planter.

Un moment immortalisé, célébré, confie la jeune guinéenne : "en fait aujourd’hui, c’est mon anniversaire. J’ai donc décidé de venir planter un arbre dans la forêt de Kakimbo. C’est aussi une manière de répondre au challenge de l’ONG Acorec (action contre le réchauffement climatique): Un anniversaire, un arbre".

"C’est la toute première fois que je viens planter un arbre ici, et je dois reconnaître que je suis hyper heureuse", dit-elle. Cette manière de fêter son anniversaire est devenue courante en Guinée grâce à ce challenge.

Derrière ce concept, un but bien précis, restaurer la forêt. Aujourd’hui pas besoin d’aller bien loin pour constater les dégâts! La forêt de Kakimbo, espace protégé, avant les indépendances, couvrait une centaine d’hectares.

Aujourd’hui malheureusement, à cause de l'urbanisation sauvage, il ne reste plus qu’un petit bout de forêt, regrette Abdoulaye Gonkou Bah, président exécutif de l’ONG Acorec. "La forêt est plus que dévastée, à cause de l’urbanisation incontrôlée. Les autorités locales sont complices des constructions illégales que l’on remarque aujourd’hui ici. Imaginez, sur les 127, il ne reste qu’une dizaine d’hectares. C’est une situation catastrophique, c’est pourquoi d’ailleurs nous voulons aujourd’hui à travers le challenge 'un anniversaire, un arbre', restaurer une partie de cette forêt", explique-t-il.

Et finalement l'espoir revient puisque ces actions sur le terrain semblent porter leur fruit. De plus en plus de Guinéens viennent, à l’occasion de leur anniversaire, planter un arbre dans la forêt de Kakimbo. Mais est-ce suffisamment face à un phénomène mondial qui requiert une solution mondiale?

C’est peut-être là le grand défi de la Conférence des Nations unies sur le climat, la COP26. Une chance, sans doute la dernière pour l'humanité, d'inverser le cours des choses en réduisant considérablement les émissions de gaz à effet de serre. 

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 06/11/2021 à 11h02, mis à jour le 06/11/2021 à 11h16