Guinée: à Conakry, les sportifs concilient sport et ramadan

VidéoSport et ramadan, l'un n'exclut pas l'autre. Le mariage entre les deux semble parfaitement fonctionner auprès des adeptes d'activités physiques. Que ce soit pour les clubs professionnels ou pour les particuliers, le sport se pratique parfaitement en ce mois de ramadan.

Le 11/04/2022 à 10h29, mis à jour le 11/04/2022 à 10h39

Il est 18h30, près de 40 minutes avant la rupture. A Sonfonia, certains ne semblent nullement affectés par le ramadan. Pour eux, c'est le sport à tout prix. Ces jeunes trouvent, dans cette activité physique, de l'énergie pour tenir jusqu'à l'heure du coucher du soleil. Algassimou Mansare confie venir là tous les après-midis.

L'arrivée du mois saint de ramadan n'a pas perturbé son programme d'entraînement. «Une fois au terrain, au tout début, on manque de souffle. Mais dès que tu rentres dans le match, au fur et à mesure, tu retrouves le souffle et la forme», souligne-t-il.

Un souffle qui revient au fur et à mesure, c'est apparemment connu en cette période. Pour Mohamed Soumah, un autre joueur rencontré plus loin, le sport aide à tenir face au jeûne. Et cce n'est pas son seul intérêt. Il améliore l’appétit à l’heure de la rupture.

Changement de terrain et de quartier. Nous sommes à Kaporo. En face, l'équipe, deuxième au classement du championnat guinéen de L1 de football, Saor Académie, une puissante formation dirigée le coach Souleymane Camara Abédi. Classé tout juste derrière le club champion de Guinée, Horoya.

Avec 39 points, cette équipe cherche à finir sur le podium et ainsi arracher une place en campagne africaine. Un objectif que le ramadan ne semble pas ébranlé. Il a fallu juste un léger réajustement. «Les joueurs sont en jeûne, donc on a jugé nécessaire de réaménager un peu le programme. Au lieu de travailler entre 9h et 10h, c’est mieux de venir à 15h, au moins une heure d’entraînement jusqu’à 16h. Ensuite chacun aura trois heures de repos avant la rupture».

En ce mois de ramadan néanmoins, le coach dit ne pas pouvoir exercer toute son autorité. Il est tenu de faire quelques concessions. Libre donc aux joueurs de choisir de jeûner ou pas.

Pour Camara Mohamed, joueur cadre de cette équipe, le choix est vite fait: éviter de jeûner les jours de match. En effet, la décision de certains professionnels de ne pas jeûner les jours de compétition est motivée par le décès l'année dernière d'un des meilleurs joueurs du championnat, Mohamed Matige Camara. En jeûne, frappé par une crise cardiaque sur le terrain, il a rendu l'âme avant d'arriver à l'hôpital. Aujourd'hui encore, c'est un évènement malheureux, toujours présent dans les esprits.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 11/04/2022 à 10h29, mis à jour le 11/04/2022 à 10h39