Guinée: mévente des objets de culte, habituellement prisés pendant le ramadan

VidéoD'habitude, durant le mois saint de ramadan, de nombreux fidèles se ruent vers les marchés à la quête d'articles souvent indispensables ou nécessaires à la pratique de l'islam. Il s'agit en effet d'exemplaires du coran, des chapelets, tapis de prière, entre autres, qui restent difficiles à écouler.

Le 19/04/2022 à 09h45

Sur l'axe Hamdalaye Bambeto, zone habitée par une forte communauté de musulmans. Là, quelques commerce déjà ouverts, des articles principalement adaptés au mois de ramadan. Il s'agit de bonnets, chapelets, Coran... tout ce qu'il faut, habituellement, pour bien pratiquer sa foi musulmane en ce mois saint. Sauf que cette année, les choses semblent assez singulières, précise Mamadou Bailo Diallo, commerçant.

"D'habitude, lors du mois de ramadan, nos articles s'écoulaient très bien. Mais cette fois-ci, j'ai l'impression que les gens n'ont pas la tête au ramadan. Toute personne qui vient, arrive avec des complaintes, disant qu'il n'y a rien, pas d'argent", regrette le Guinéen.

Et pourtant, souligne-t-il plus loin, rien ne justifie cette situation: "Franchement, le problème, ce n'est pas les prix des articles qui connaissent d'ailleurs une légère baisse. La difficulté, c'est surtout que les populations peinent peut-être à trouver les moyens d'acquérir ces articles. Et pourtant ce n'est pas cher, imaginez le chapelet est à 10 000 ou 5 000, le tapis de prière aussi, comme d'habitude, c'est à 30 000, 70 000 ou 100 000. Les chapeaux aussi, à partir de 10 000 jusqu'à 50 000 ou 10 000".

Certains clients guinéens, malgré les temps durs, viennent néanmoins chercher ces articles pour mieux pratiquer ce mois saint de ramadan. A rappeler que ces articles ne servent pas qu'à la pratique du mois saint de ramadan, il y a aussi en perspective, la préparation de la fête.

Aujourd'hui en Guinée, depuis le changement de régime intervenu a la suite d'un coup d'État, nombreux sont ces Guinéens qui avouent ne plus savoir où donner de la tête, pas d'argent, pas d'achats donc. Le jeûne se vit avec le strict minimum. Juste les articles indispensables.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 19/04/2022 à 09h45