Nous sommes à Coyah, à la sortie de Conakry. Là, un jeune Guinéen, Bafodé Camara, fait parler de lui. Ou plutôt de son inventivité. Il est en effet à l'origine d'une création atypique. Il recycle des sachets d'eau en plastique pour créer des sacs à dos, explique-t-il.
«Ça se fait avec une inspiration très forte. Dès que tu vois l'état de l'environnement, tu sens qu'il faut faire quelque chose. Donc, c'est ainsi que je pars à la recherche de plastique que je ramasse. Je prend tout mon temps, je les découpe, les plonge dans le l'eau de javel pour les désinfecter, ensuite mettre les filets, les suspendre au moins 72h, après on prépare les sachets et on procède à la conception des sacs».
Le processus est apparemment long, pénible, mais à force de courage et de passion, il réussit à surmonter ces difficultés.
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Déjà, nombre de jeunes Guinéens, à l'image de Nestor Feindouno, semblent séduits par le concept. «Je trouve le sac très bon. Et nous pour la première fois, lorsqu'on le voyait, nous pensions qu'il perdait du temps, mais aujourd'hui on comprend que vraiment il a fourni beaucoup d'efforts. Moi je viens d'acheter un sac, et comme nous vivons ensemble dans le même quartier, j'ai acheté le sac à prix d'ami, je l'ai acheté à 25.000 francs guinéens». Ses sacs se vendent habituellement à 70.000 francs guinéens, l'unité, soit un peu moins de 7 dollars.
Aujourd'hui, Bafodé veut faire de la conception des sacs en plastique, un véritable métier. Il ne vet pas s'arrêter en si bon chemin. Il entend donc rallier plus de monde. Clients comme concepteurs de sacs. Pour le moment, Bafodé compte sur la stratégie du bouche-à-oreille.
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Aujourd'hui pas de doute, Bafodé reste, en Guinée, un précurseur pour ne pas ne pas dire l'initiateur de la conception des sacs à partir de plastique recyclé. Le projet semble sur le point de séduire beaucoup de monde. Ne reste plus qu'à espérer une meilleure et plus grande implication de l'Etat, comme il l'a souligné ou plutôt souhaité.