Du football sur un petit espace! Beaucoup dribbles, des passes courtes... Les joueurs n'ont pas vraiment le choix, puisque le «bundes» se joue sur un petit terrain. Ici, tout est millimétré. Ce sport est pratiqué par tous, amateurs comme professionnels. Une véritable culture en Guinée, confie le journaliste sportif, Amadou Bella Barry.
«En fait, c’est une tendance qui s’est développée petit à petit et finalement c’est devenu une culture de façon générale», analyse-t-il avant d'expliquer ce succès.
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«Maintenant plusieurs raisons peuvent expliquer l’attachement des Guinéens au foot bundes. Il y a le manque d’infrastructures, c’est plus facile d’avoir un petit espace, jouer sur bundes parce que là ça ne demande pas beaucoup d’espace par rapport au grand champ. Ensuite sur le côté technique, c’est plus facile pour un entraîneurs de travailler avec un groupe réduit. Le plus souvent, même les équipes de grand champ, en s’entraînant, elles débutent par des groupes de 5 joueurs. Donc finalement, dans tous les cas, ça aboutit à cette forme de compétition nommée bundes».
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Premier constat donc, au début, ce sport populaire était pratiqué plus par manque de choix que par passion véritable. Le pays ne disposant pas de suffisamment d’infrastructures sportives, la rue est devenue la seule alternative pour les jeunes Guinéens. Mais aujourd’hui, il est difficile de savoir si ce sport est pratiqué par passion ou par manque d’infrastructures.
Des Guinéens, de tout âge, se livrent à la pratique de ce sport le soir à partir de 17h. Les ruelles des quartiers sont prises d’assaut. Ici, nous sommes à Entag nord, où Sekou Keita reconnaît que «Ce n’est pas facile quand même. On a envie d’avoir de grands terrains, mais comme on n'en trouve pas, on fait avec les moyens du bord, on joue ici».
Si pour certains, ce sport est pratiqué par défaut de stade, ils sont par ailleurs nombreux ces autres jeunes à pratiquer le bundes par pure passion. Certains alternant même le football grands champs et petits champs (appelé bundes).
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«Nous on joue aussi bien du bundes que du grand champ. Là, par exemple, c’est un petit camp, on s’amuse, on s’entraîne. C’est vraiment libre. Une touche de balle, des dribbles, c’est simple et c’est technique», confie Oumar Diawara. Néanmoins tous ne jouent pas juste pour le plaisir. Pour certains, c’est bien plus sérieux. Derrière ces petits camps, il y a un rêve, celui de jouer un jour dans un grand stade. Aujourd’hui, ce sport est véritablement en train de sortir de son cadre simple et informel pour aller vers une professionnalisation que les observateurs du football guinéen souhaitent depuis longtemps.