Au coeur du pays Sénoufo traditionnel, il est rare d'assister à une cérémonie sans que la musique ne soit au rendez-vous. Mais de toutes les musiques, c'est sans doute le yobosso qui est roi, avec les sonorités que produit l'instrument du même nom.
Originaire de Gongoroba, dans l’arrondissement de Kadiana, le yobosso est une musique à usage récréatif de cette éthnie.
Les joueurs de cet instrument sont invités dans les cérémonies de mariage, de circoncision, de baptême et lors des récoltes collectives. Composé d'une caisse de résonance en calebasse recouverte d'une peau de chèvre, sur laquelle repose le chevalet, le Yobosso est pourvu de deux cordes en nylon reliant le chevalet au manche recourbé en bois. Contrairement aux autres instruments de musique traditionnels, le manche du yobosso ne dépasse pas 1 mètre de long.
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Ses notes musicales s'écoutent religieusement tout comme elles invitent à esquisser des pas de danse qui portent le même nom. Le Yobosso, version danse, est très appréciée dans tout le Mali.
L'instrument n'est jamais joué en solo, il lui faut toujours son orchestre, composé de deux balafons et de deux n’goni. C'est aussi un vrai ballet, puisqu'avec le yobosso, les danseuses ne sont jamais loin.
Evidemment, si la jeune génération ne reprend pas le flambeau, cet instrument confidentiel risque de disparaître, emportant avec lui un pan entier de la culture malienne et ouest-africaine.