Sahel: les premières attaques coordonnées des terroristes dans deux pays

DR

Le 15/08/2017 à 10h58, mis à jour le 15/08/2017 à 11h50

Il y a eu Ouagadougou dans la soirée de dimanche, Douentza à l'aube du lundi 14 août et Tombouctou dans l'après-midi de ce même jour. Jamais les terroristes n'ont autant fait parler d'eux en si peu de temps. Le bilan est lourd avec plusieurs morts, parmi les civils et les militaires.

Etait-ce la première opération concertée et exécutée de façon transfrontalière? En tout cas, c'est la première fois que l'on assiste à autant d'attaques exécutées en l'espace d'une journée. A peine l'opération menée contre les assaillants du café Aziz Istanbul à Ouagadougou, au Burkina Faso, se terminait un peu avant l'aube du lundi, totalisant 18 morts civils et deux terroristes neutralisés, qu'à Douentza au Mali le camp des Nations unies faisait l'objet d'une attaque sanglante. Bilan: deux morts parmi les Casques bleus et les soldats maliens.

Ensuite, ce fut au tour du camp de la Minusma -Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies au Mali- de Tombouctou d'être attaqué par les terroristes entraînant là aussi un cortège de morts, selon un communiqué tombé tard dans la soirée. 

Au moins, "cinq gardes de sécurité de la Minusma, tous de nationalité malienne, un membre de la Gendarmerie malienne et un agent civil contractuel de la Minusma", y ont perdu la vie, précise la même source, ajoutant qu'"un garde de sécurité malien et six Casques bleus ont été blessés, dont deux grièvement".

Par ailleurs, les "six assaillants ont été abattus lors de la riposte de la Minusma à l’attaque". Il convient de noter que le week-end et le début de semaine ont été particulièrement sanglants dans les pays du Sahel.

Les terroristes pour leur part ont perdu deux hommes à Ouagadougou, deux à Douentza et six à Tombouctou. Mais pour le moment, aucune de ces attaques n'a fait l'objet d'une revendication, même si tous les regards se tournent vers Nusrat al-Islam wal Muslimin dirigé par Iyad Ag Ghali et Al Qaïda pour le Maghreb islamique. 

S'il est vrai qu'il s'agit de trois attaques coordonnées, les terroristes cherchent sans doute à montrer leur force de nuisance et leurs moyens de coopération. Ils prouvent par la même occasion qu'ils doivent être pris au sérieux. 

Par Mar Bassine Ndiaye et Diemba Moussa Konate a Bamako
Le 15/08/2017 à 10h58, mis à jour le 15/08/2017 à 11h50