Mali et Burkina Faso: de graves accusations contre les forces armées

Le 09/09/2017 à 06h47, mis à jour le 09/09/2017 à 06h55

Human Rights Watch (HRW), l'ONG américaine de défense des droits humains, accuse l'armée de graves violations de droits de l'homme dans le cadre des opérations contre les groupuscules islamistes, dans un document publié vendredi.

Les opérations militaires menées par les forces armées du Mali et du Burkina Faso avec l’objectif de contrer la présence croissante de groupes armés islamistes dans le centre du Mali donnent lieu à de graves violations de droits humains, selon un rapport de Human Rights Watch (HRW), l'ONG américaine de défense des droits de l’homme rendu public vendredi à Washington.

Ainsi «depuis la fin de l’année 2016, les forces armées maliennes se sont rendues coupables d’exécutions extra-judiciaires, disparitions forcées, actes de tortures, arrestations arbitraires à l’encontre d’individus accusés de soutenir les groupes armés islamistes, tandis qu’une opération effectuée en juin 2017 à travers la frontières avec les forcées armées burkinabè s’est soldée par la mort de deux suspects».

HRW illustre ses accusations par «des fosses communes dans lesquelles auraient été ensevelis les cadavres d’au moins 14 personnes, exécutées après avoir été détenues depuis décembre 2016 par des militaires maliens. A plusieurs reprises, les forces armées maliennes ont fait subir des brutalités, des brûlures et des menaces à des dizaines d’hommes accusés de soutenir des mouvements islamistes armés ».

Par ailleurs, le document de HRW évoque « 27 cas de disparition forcée dans lesquels le gouvernement malien n’a fourni aucune information à leurs familles, restées depuis lors sans nouvelles ».

Sur la base de ces différents éléments, Corinne Difka, directrice adjointe de la division Afrique de l’ONG, constate avec désolation « la logique perverse consistant à tuer ou faire disparaître des personnes au nom de la sécurité alimente le cycle croissant de la violence et des abus au Mal ».

Les exactions ainsi dénoncées ciblent des individus présumés appartenir au Front de Libération du Macina (FLM) de Amadou Kouffa, issus de l’ethnie peule.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 09/09/2017 à 06h47, mis à jour le 09/09/2017 à 06h55