Mali: des représentants de l'ONU, de la CEDEAO et de l'UA rencontrent l'influent imam Dicko

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Le 08/06/2020 à 15h10, mis à jour le 09/06/2020 à 15h57

Des responsables de l'ONU, ouest-africains et de l'Union africaine ont rencontré à Bamako un influent imam malien, Mahmoud Dicko, l'un des organisateurs d'une importante manifestation ayant réclamé la démission du chef de l'Etat, a indiqué lundi 8 juin la coalition que codirige le chef religieux.

A l'appel d'une coalition regroupant chefs religieux, partis politiques et membres de la société civile, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi à Bamako et demandé la démission d'Ibrahim Boubacar Keita, président du Mali depuis 2013. Eminente figure religieuse et tenant d'un islam rigoriste, Mahmoud Dicko est un des principaux responsables de cette coalition.

Autrefois proche du président Keita, cet imam récemment entré en politique est devenu un critique virulent du pouvoir.

"Une délégation de la communauté internationale a rencontré l'imam Dicko" dimanche, en présence d'un représentant de la coalition, a indiqué celle-ci dans un communiqué reçu lundi par l'AFP. Des responsables de la Mission de l'ONU au Mali (MINUSMA), de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'Union africaine (UA) ont participé à cette rencontre, selon elle.

"La communauté internationale voulait avoir des informations relatives à notre objectif, et puis jouer à la médiation bien sûr", a précisé lundi à l'AFP une source proche de la coalition. Cette réunion "fait partie des rencontres régulières (de la MINUSMA) dans le cadre des bons offices", a déclaré lundi à l'AFP le porte-parole de la Mission onusienne Olivier Salgado.

Le chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif "avec des représentants d'organisations régionales, a rencontré certains organisateurs (de la manifestation de vendredi), mais aussi des représentants des autorités nationales pour "trouver le moyen de renouer le dialogue", a poursuivi Salgado. Samedi, le gouvernement malien a invité "au respect du cadre institutionnel républicain et démocratique" et a "renouvelé son offre de dialogue".

Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise multiforme, sécuritaire, politique, économique. Les insurrections indépendantistes, puis jihadistes, ainsi que les violences intercommunautaires, ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Parties du nord du Mali, les violences se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 08/06/2020 à 15h10, mis à jour le 09/06/2020 à 15h57