Vidéo. Mali: Le Drian exclut toute négociation avec les djihadistes

Le360 / Diemba Moussa Konaté

Le 26/10/2020 à 16h18, mis à jour le 27/10/2020 à 15h51

VidéoLe ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, est en déplacement à Bamako, la capitale malienne. A son arrivée, il a rencontré le Président de la transition, Bah Ndaw, avant de signer plusieurs accords de coopération avec le Premier ministre, Moctar Ouane.

Jean-Yves Le Drian affirme être venu pour renforcer la coopération entre les deux pays. Cette visite intervient dans un contexte particulier de vives polémiques sur plusieurs sujets. D'abord, les autorités françaises affirment mordicus défendre les caricatures injuriantes contre le prophète Mohammed au nom de la liberté d'expression, sans tenir compte du fait que la quasi-totalité des musulmans trouve cette position inacceptable et indigne d'un peuple qui prétend prôner la fraternité et qui, dans les faits, fait l'éloge de la haine.

Ensuite, Jean-Yves Le Drian vient en visite à Bamako à quelques jours seulement de la libération des quatre otages, dont trois Occidentaux et un Malien, laquelle libération s'est faite en contrepartie de 200 djihadistes et d'une forte rançon de 15 à 20 millions d'euros au profit de la bande de Iyad Ag Ghaly. Beaucoup ont accusé la France d'avoir commis une grave erreur en contribuant ainsi non seulement au financement du terrorisme, mais également en rendant le Sahel moins sûr avec ces dizaines de djihadistes relâchés dans la nature.

C'est sans doute pour cette dernière raison, qu'il a voulu tenir un langage de fermeté au sujet d'une éventuelle négociation avec les djihadistes pour la recherche d'une solution de paix. Sauf que Le Drian n'apporte aucune autre solution concrète capable justement de mettre fin à 8 longues années d'instabilité au Mali. Certes, la France a réussi à repousser les djihadistes loin des grandes villes du Nord et du centre du Mali, grâce à l'opération Serval, devenue Barkhane.

Mais la question se pose de savoir si le Mali est devenu plus sûr actuellement qu'en 2012. Les Burkinabè et les Nigériens, eux, répondront que non, puisque repoussés aux confins du désert du Sahara, les djihadistes se posent en véritables maîtres de contrées entières, où l'administration est absente, où les écoles ferment et où les populations n'osent plus aller dans ls champs.

En tout cas, Le Drian, lui, préconise de ne pas négocier avec les djihadistes, tout en estimant que la solution devrait être trouvée entre Maliens. Quoi faisant?

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 26/10/2020 à 16h18, mis à jour le 27/10/2020 à 15h51