Modibo Keïta est la dernière personnalité politique malienne à disparaître récemment. Son décès survient au lendemain des obsèques de Soumaïla Cissé, éminente figure de l'opposition et trois fois candidat malheureux au second tour de la présidentielle. L'ancien dictateur Moussa Traoré et l'ex-président Amadou Toumani Touré se sont éteints en septembre et novembre.
Le Premier ministre de transition n'a pas précisé les causes de la mort de Modibo Keïta.
Sur les réseaux sociaux, il a salué "la mémoire du grand commis de l’Etat et de l’homme pétri de nos valeurs ancestrales de probité, d’honneur et de dignité".
Lire aussi : L'ex-président Pierre Buyoya inhumé au Mali, loin de son Burundi natal
Modibo Keïta avait été de janvier 2015 à avril 2017 le troisième chef de gouvernement d'Ibrahim Boubacar Keïta, élu président en 2013 et réélu en 2018, et l'un des six Premiers ministres à servir sous ce dernier jusqu'à ce qu'il soit renversé par un putsch le 18 août 2020.
Modibo Keïta avait pris ses fonctions dans le contexte de dégradation sécuritaire consécutif à la poussée indépendantiste et jihadiste de 2012 dans le nord du Mali. D'avril 2014 jusqu'à sa nomination, il avait été le haut représentant du président pour les pourparlers de paix à Alger entre le gouvernement et les groupes rebelles du nord à dominante touarègue.
Lire aussi : Mali: la foule se presse pour un dernier hommage à Soumaïla Cissé
La rébellion a effectivement signé un accord de paix mi-2015. Mais les agissements jihadistes ont continué sous le gouvernement de Modibo Keïta et au-delà, se propageant au centre du pays et au Burkina Faso et Niger voisins. La crise a fait des milliers de morts civils et militaires depuis 2012.
Modibo Keïta avait déjà été Premier ministre de transition de mars à juin 2002 sous Alpha Oumar Konare. D'abord instituteur, il aura exercé de multiples fonctions au sein de l'administration et du gouvernement du Mali, comme ministre, ambassadeur et secrétaire général de la présidence.