Mali-Union européenne: les 27 vont poursuivre leur engagement militaire, mais…

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Le 13/01/2022 à 18h03, mis à jour le 13/01/2022 à 18h04

Les ministres européens de la Défense réunis ce jeudi 13 janvier à Brest, en France, ont, tout en soutenant les sanctions prises par la CEDEAO, décidé de poursuivre leur engagement militaire au Mali et au Sahel. Toutefois, du côté de Bamako, on ne semble plus compter sur les forces européennes.

Les 27 ministres européens de la Défense se sont réunis ce jeudi 13 janvier 2022, à Brest. Les ministres des Affaires étrangères de l’Union vont prendre le relais avec deux sujets au cœur des débats: la sécurité européenne, dans le sillage de la crise qui oppose la Russie à l’Ukraine, et la situation au Mali, au lendemain de la décision des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de sanctionner le gouvernement malien après sa décision de prolonger la transition politique.

Et malgré les sanctions prises par la CEDEAO et la riposte des autorités maliennes qui ont, elles aussi, décidé de fermer leurs frontières, et en dépit de la présence des premiers éléments des paramilitaires russes de la société privée Wagner, les ministres européens ont décidé de poursuivre leur engagement militaire au Mali. Les ministres de la Défense souhaitent que l’Union européenne s’aligne sur les sanctions décidées par la CEDEAO. Les ministres des Affaires étrangères de l’UE se réunissent jeudi et vendredi pour discuter de la sécurité en Europe et du cas du Mali.

Concernant le Mali, les ministres des Affaires étrangères vont examiner comment «appuyer» la CEDEAO qui a pris de très lourdes sanctions contre Bamako.

Après la sortie du président français, Emmanuel Macron, affirmant que la France et l’Union européenne soutiennent les «sanctions inédites» prises par les dirigeants ouest-africains, les observateurs pensent que l’Union européenne pourrait annoncer de nouvelles sanctions de sa part. Ce que laisse entendre Josep Borrell en expliquant qu’après la suspension des aides budgétaires aux autorités maliennes, «nous allons suivre la situation de près et prendre des mesures en conséquence».

Cette agitation européenne ne semble pas bouleverser outre mesure les dirigeants maliens. Pour preuve, le gouvernement du Mali a dénoncé le survol de son territoire par des avions français. Dans un communiqué publié mercredi soir, 12 janvier 2022, le gouvernement assure avoir «dénoncé cette violation de l’espace aérien du Mali auprès des autorités françaises qui ont, au demeurant, décidé de soutenir les sanctions de la CEDEAO, parmi lesquelles figure la fermeture des frontières terrestres et aériennes de ses pays membres avec le Mali». Et d’ajouter que le gouvernement malien «décline toute responsabilité relative aux risques auxquels les auteurs de ces pratiques pourraient s’exposer, en cas de nouvelle violation de notre espace aérien».

Un avertissement clair contre la présence militaire française au Mali, sachant que les forces françaises de Barkhane effectuent des vols entre la sous-région et le Mali, pour l’approvisionnement et les opérations de lutte contre les terroristes.

En clair, en cas de prise de nouvelles sanctions de la part de l’Union européenne, la riposte malienne pourrait ne pas tarder et signer plus rapidement que prévu la fin de la présence militaire européenne au Mali.

Par Kofi Gabriel
Le 13/01/2022 à 18h03, mis à jour le 13/01/2022 à 18h04