Le Mali va saisir les juridictions internationales contre des "sanctions illégales" de la Cédéao

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Le 16/01/2022 à 15h46

Le Mali va saisir les juridictions internationales pour contester les sanctions "illégales" imposées par les Etats ouest-africains à son encontre et qui visent à le "vassaliser", a déclaré le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maïga.

«Ces mesures sont illégales au regard de plusieurs conventions internationales» dont celle qui «interdit des sanctions contre un pays sans littoral» comme le Mali, a affirmé Maïga dans un entretien diffusé samedi soir à la télévision publique.

«Nous avons élaboré une stratégie de riposte contre ce processus de vassalisation de l'Etat malien. Parmi la batterie de mesures, (certaines sont) à caractère juridique. Nous allons porter plainte contre ces mesures devant les institutions habilitées au niveau international», a-t-il dit, sans citer les instances auxquelles il fait référence.

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont pris le 16 janvier une batterie de mesures économiques et diplomatiques vigoureuses à l'encontre du Mali en réaction aux vélléités de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années.

Ces mesures sanctionnent notamment la promesse non tenue des colonels d'organiser le 27 février prochain des élections présidentielle et législatives qui auraient ramené des civils à la tête du pays.

La Cédéao, qui maintient les échanges commerciaux des produits de première nécessité, a aussi décidé de couper ses aides financières et de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).

Les pays membres vont rappeler leurs ambassadeurs au Mali, théâtre de deux coups d'Etat militaires depuis 2020 et en proie à une profonde crise sécuritaire.

Ces sanctions visent à «fragiliser notre Etat et nous humilier mais si vous enlevez les influences étrangères, entre nous, Africains, on va se comprendre», a poursuivi Maïga.

«Certains pays se servent de la Cédéao et de l'Uemoa pour régler d'autres comptes. Il y a un habillage que nous comprenons très bien», a ajouté le chef du gouvernement, affirmant que ces organisations sont instrumentalisées par «des puissances extra africaines».

Des manifestations massives contre les sanctions ouest-africaines ont été organisées vendredi à Bamako et à travers le pays, à l'appel de la junte.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 16/01/2022 à 15h46