Selon deux sources françaises proches du dossier, «plusieurs dizaines» de paramilitaires russes sont arrivés ce mercredi à Ménaka. Une source locale a quant à elle affirmé à l'AFP avoir constaté la présence d'«une dizaine de Russes» sur le camp militaire rendu par l'armée française aux Maliens.
Avant son départ de la base avancée de Ménaka lundi, avant-dernière étape du départ de la force antijihadiste Barkhane du pays, l'armée française avait prévenu qu'elle serait «très vigilante aux attaques informationnelles», soupçonnant de possibles manœuvres pour nuire à son image, incluant l'organisation de manifestations anti-françaises, des accusations de collusion entre Barkhane et les jihadistes ou encore l'enfouissement de corps pour faire croire à des exactions commises par les Français.
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Au lendemain de la précédente rétrocession d'un base française, en avril à Gossi, l'état-major français avait diffusé des vidéos tournées par un drone montrant selon lui des paramilitaires de la société russe Wagner en train d'enterrer des corps non loin de l'emprise, en vue de faire accuser la France de crimes de guerre.
Le départ français lundi de la base avancée de Ménaka «a été conduit en bon ordre, en sécurité et en toute transparence, dans un contexte où la force Barkhane fait face à des attaques informationnelles régulières visant à entacher son action et sa crédibilité», avait commenté en début de semaine le porte-parole de l'état-major, le général Pascal Ianni.
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Les rapports entre la junte au pouvoir à Bamako et Paris, ancienne puissance coloniale, se sont brutalement dégradés ces derniers mois, en particulier depuis l'arrivée au Mali de paramilitaires du groupe Wagner, poussant les deux pays à la rupture après neuf ans de présence française ininterrompue pour lutter contre les jihadistes.
La base de Ménaka se situe dans la région dite des trois frontières, aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, dans laquelle les militaires français se sont longtemps battus pour entraver l'implantation des groupes jihadistes affiliés à l'Etat islamique (EI).