Mali: plus de 50 tués dans l'attaque d'un village peul dans le centre

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Le 23/03/2019 à 18h03, mis à jour le 23/03/2019 à 18h10

Au moins une cinquantaine de personnes ont été tuées samedi dans l'attaque d'un village peul, dans le centre du Mali, par des membres de groupes de chasseurs traditionnels dogons, a-t-on appris de source militaire, auprès d'un maire et d'une association.

«Au moins cinquante civils peuls ont été tués samedi dans le village d'Ogossagou. Ils ont été tués par des chasseurs traditionnels. Ils ont tué avec des fusils, des machettes», a affirmé une source de sécurité malienne.

Ce bilan a été confirmé par le maire de la localité voisine de Ouenkoro, Cheick Harouna Sankaré, qui était candidat à l'élection présidentielle de juillet-août. «C'est un massacre des civils peuls par des chasseurs traditionnels dogons», s'est indigné M. Sankaré se demandant pourquoi l'armée malienne «ne démantèle pas» les camps des groupes de chasseurs.

Le bilan risque de s'alourdir car «on est sans nouvelles de plusieurs dizaines d'autres civils et l'armée malienne n'est pas encore sur les lieux pour sécuriser les uns populations», a-t-il déploré.

Selon deux témoins interrogés séparément par l'AFP, «presque toutes les cases du village ont été brûlées par les chasseurs traditionnels».

Violences intercommunautaires

L'attaque a également été signalée par une source militaire malienne, qui a évoqué un bilan encore plus lourd, invérifiable dans l'immédiat. Elle s'est produite dans la zone de Bankass, près de la frontière avec le Burkina Fas. Ces violences intercommunautaires y sont particulièrement fréquentes.

Depuis l'apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l'agriculture, qui ont créé leurs propres «groupes d'autodéfense». Ces violences ont coûté la vie à plus de 500 civils en 2018, selon l'ONU.

Les Peuls dénoncent des exactions de la part de groupes de chasseurs, tolérées voire encouragées selon eux au nom de la lutte contre les djihadistes, par les autorités ou l'armée, ce que dément le gouvernement.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 23/03/2019 à 18h03, mis à jour le 23/03/2019 à 18h10