Au Mali, la population de Fana vit dans la terreur depuis trois ans à cause des meurtres qui se produisent pratiquement à intervalle régulier.
Dans la matinée du 2 août dernier, les habitants de cette petite ville malienne se sont réveillés dans l'effroi en découvrant le corps de la dixième victime, où du moins un corps sans tête et une mare de sang. Il s'agit de dix crimes, dont certains sûrement rituels, qui n'ont jusqu'ici pas été élucidés, d'après le procureur.
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La particularité de ce dernier crime repose dans le fait que la tête de la victime a été emportée par le tueur en série, ce qui confirme encore un peu plus la thèse du crime rituel. Mais, la conviction des enquêteurs était déjà faite, puisque jusqu'ici, le sang des victimes avait été emporté par le ou les auteurs de ces crimes. Toutes les têtes, à l'exception d'une seule avant ce dernier meurtre, avaient été trouvées selon les sources villageoises.
Beaucoup pensent que le sang des pauvres victimes était utilisé pour asperger des fétiches.
Néanmoins, selon le procureur, il peut s'agir d'un acte rituel, mais un règlement de comptes n'est pas exclu du fait de l'identité de la victime du nom d'Aghibou Bagayoko, un jeune homme d'une vingtaine d'années, qui a été tué dans son propre domicile.
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Cette nouvelle vicitime est un marchand ambulant qui travaillait au marché local. Le 1er août, il a passé l'après-midi et une bonne partie de la soirée avec ses amis qui ne sont ni "des féticheurs" ni "des marabouts", selon le procureur. Ce dernier explique, en revanche, que "ce sont tous des consommateurs d'alcool et de stupéfiants". D'ailleurs, pour le moment, l'un de ces jeunes est recherché par la police.
N'eut été ces décapitations, Fana serait une petite bourgade de 36.000 habitants qu'il serait difficile de situer sur une carte. Il s'agit d'une localité qui vit de la culture du coton et du commerce avec les villages environnants. La zone ne connait ni les violences communautaires ni les exactions de djihadistes.
Il convient de noter que les victimes, une ménagère, un gardien d'antenne téléphonique, un enfant albinos de cinq ans ou encore une fillette de deux ans, n'avaient pas grand-chose en commun. Les enquêteurs ont procédé à un certain nombre d'interpellations et réuni dans certains cas des indices "graves et concordants" contre des suspects, toujours selon le magistrat qui coordonne l'enquête. Mais, pour le moment, tout le monde attend que soit identifiés l'auteur ou ses éventuels complices.