Cette année, le département d'Etat américain a choisi de zoomer sur les économies de quatre pays africains dans son rapport sur l'investissement dans le monde. Il s'agit du Maroc et l'Algérie en Afrique du Nord, de la RD Congo et de la Guinée Conakry en Afrique subsaharienne.
Le moins que l'on puisse dire c'est que les diplomates américains ne sont pas tendres avec l'Algérie, tandis qu'ils n'ont cessé de tresser des lauriers au Maroc. Quant à la Guinée, elle est présentée comme ayant beaucoup de volonté politique et la RDC un pays très difficile.
Ainsi, l'Algérie qui, au vu de son énorme potentiel, était supposée être un Eldorado pour les investisseurs, se montre l'un des pays les plus décevants du continent. "Parmi les défis auxquels doivent faire face les entreprises américaines, des difficultés douanières, une bureaucratie figée, des transferts monétaires limités, des restrictions de conversions", écrit Jeune Afrique qui cite le rapport. De plus, il y a une insécurité juridique à cause de "l’application changeante et irrégulière des lois et réglementations, ce qui fait accroître la perception du risque commercial par les investisseurs", toujours selon le département d'Etat américain. De plus, en Algérie, on peut signer un contrat, mais on n'aura jamais la garantie de son exécution. Car, l'interprétation des clauses se faut à géométrie variable.
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Enfin, le pays est rétrograde sur le plan économique à cause de ses restrictions à tout-va qui font que les investisseurs se sentent en insécurité. C'est le cas de la fameuse règle 51/49% qui limite la participation des étrangers dans le capital des entreprises locales à un maximum de 49%. Le fait que l'Algérie ait décidé d'adopter un protectionnisme à outrance avec des restrictions en tous genres n'a également rien de rassurant. Bref, d'après l'analyse qu'en fait le département d'Etat, l'Algérie est un vrai gachis.
En revanche, selon Jeune Afrique, le Maroc est "le bon élève du continent". "Le gouvernement marocain a mis en place une série de mesures destinées à développer l’emploi, attirer des investissements étrangers et accroître les volumes produits et la performance économique des secteurs générant des revenus, tels que l’automobile ou l’aéronautique", estime la diplomatie américaine. De plus, le Maroc est ouvert au commerce international et aux investissements étrangers, comme en témoignent les traités bilatéraux de libre-échange ou d'investissements impliquant 68 pays, dont ceux de l'Union Européenne, les Etats-Unis, la Turquie, l'Egypte, la Tunisie.