Transport aérien: la libéralisation du ciel africain est en marche

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Le 26/03/2017 à 16h15, mis à jour le 26/03/2017 à 16h18

Onze Etats ont signé l'accord pour la libéralisation totale de leur ciel. Un pas géant que d'autres pays sont invités à suivre pour créer un marché unique de transport aérien au niveau du continent. Toutefois, certains sont encore réticents à ce marché qui pourrait devenir une réalité dès juin 2017.

La libéralisation de l’aviation civile en Afrique fait partie des principaux projets de l’agenda 2063 de l’Union africaine (UA). L'idée de créer un espace aérien intra-africain libre n'est pas neuve. Néanmoins, ce n’est qu’en 2015, lors de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernements qu’a été véritablement lancée l’initiative de la création du Marché unique de transport aérien en Afrique (SAATM ou Single African air transport market), avec l'engagement clair d’appliquer la décision de Yamoussoukro qui libéralise totalement les fréquences, les tarifs et la capacité des avions. 

Suite de la session ordinaire du Comité technique spécialisé (CTS) de l’organisation panafricaine qui s’est tenue les 13 et 17 mars à Lomé au Togo, cette initiative a connu une avancée notable. Les plus optimistes avancent même que lors de la prochaine rencontre des chefs d’Etat de l’Union africaine en juin prochain, la libéralisation du ciel pourrait être lancée, au moins pour les pays signataires du SAATM.

En clair, la création de ce marché unique de transport aérien en Afrique pourrait bientôt devenir une réalité pour un certain nombre de pays et de compagnies.

En effet, 11 pays (*) ont signé leurs adhésions à ce marché unique du transport en Afrique. Et si aucun obstacle n’intervient d’ici juin prochain, les compagnies de transport des 11 pays signataires pourront décider de lancer officiellement le SAATM lors du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie. Cela permettrait aux compagnies aériennes des pays signataires d’opérer en toute liberté au sein des espaces des pays adhérents. Et parmi les 11 pays adhérents à cette initiative, figurent de grandes compagnies dont Ethiopian airlines (Ethiopie), Egytair (Egypte), South african airlines (Afrique du Sud) et Kenya airways (Kenya).

Tous les autres pays du continent sont appelés à adhérer au SAATM afin de libéraliser totalement le transport aérien sur le continent et contribuer ainsi à l’intégration économique.

Il faut souligner que la volonté de libéralisation du transport aérien en Afrique ne date pas d’aujourd’hui. La Déclaration de Yamoussoukro (Côte d’Ivoire) de 1988 s’était fixé entre autres objectifs, l’élimination graduelle de toutes les barrières non physiques du transport aérien intra-africain et des restrictions liées à l’octroi des droits de trafic, spécialement ceux de la 5e liberté de l’air, la capacité des aéronefs des compagnies africaines, etc.

Les avantages attendus sont nombreux. La création d’un marché unique de transport aérien permettra une meilleure connexion des pays africains et des régions et contribuera à rendre l’industrie aéronautique africaine plus viable. Il devrait également participer à réduire les prix des billets, à promouvoir les affaires et le tourisme tout en favorisant les échanges au sein du continent.

Ainsi, lors du sommet Afrique Aviation 2017 qui s’est tenu les 22 et 23 février dernier à Kigali au Rwanda, Paul Kagamé, président du Rwanda, avait souligné que si le continent souhaitait atteindre un succès significatif dans le tourisme et le commerce, cela passerait immanquablement par un continent dont le «ciel serait ouvert». Ainsi, le SAATM est considéré comme un moyen à même de contribuer à une meilleure intégration des économies africaines et au développement durable du secteur des transports aériens au niveau du continent.

Reste que la création de ce marché n’est pas gagnée. Il y a encore des réticences de la part de nombreuses compagnies aériennes qui s’y opposent par crainte de disparaître face à la concurrence et qui dissuadent leurs Etats de s’engager vers la libéralisation.

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(*) 11 pays africains ont signé la déclaration de création du SAATM : Afrique du Sud, Bénin, Cap-Vert, Congo, Côte d’Ivoire, Egypte, Ethiopie, Kenya, Nigeria, Rwanda et Zimbabwe.

Par Moussa Diop
Le 26/03/2017 à 16h15, mis à jour le 26/03/2017 à 16h18