La paix dans le monde se détériore de plus en plus. C’est ce qui ressort du dernier rapport du think tank indépendant australien Institute for Economics & Peace (IEP). Passant au peigne fin 163 pays rassemblant 99,7% de la population mondiale, l’IEP souligne que plusieurs facteurs ont contribué à cette détérioration, dont le conflit Russie-Ukraine, la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires, l’accélération de la militarisation dans le monde, le terrorisme, l’instabilité politique, etc. Cette situation est reflétée par la détérioration du Global Peace Index (GPI) de 0,03% au titre de l’exercice 2021.
Pour mesurer la paix dans le monde, l’IEP a établi un indice mondial classant les pays sur la base de 23 indicateurs qualitatifs et quantitatifs répartis à travers trois domaines clés: les conflits nationaux et internationaux en cours (pacifisme et implication ou non dans des conflits internationaux), la sûreté et la sécurité (taux de criminalité, terrorisme, manifestations violentes…), et la militarisation (dépenses militaires/PIB, effectifs des forces armées pour 100.000 habitants, volume d’armes conventionnelles importées et exportées, capacités en armes lourdes et nucléaires, facilités d’accès aux armes légères…).
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Pour chacun des indicateurs est accordé un score; plus un pays est pacifique, plus son score est proche de 1. A contrario, plus il est considéré comme violent, plus son score est élevé. L’Islande demeure ainsi le pays le plus pacifique avec un score de 1,107 point, alors que l’Afghanistan est considéré comme le pays le plus violent avec un score de 5,554 points.
Au niveau du Maghreb, contrairement au reste du monde, la paix a connu une certaine amélioration. Le Maroc, en particulier, a obtenu les scores de 1,891 point pour le critère des conflits nationaux et internationaux en cours, 2,158 points pour la sûreté et la sécurité et 1,752 pour ce qui est de la militarisation. Avec un score de 1,969 point, le Royaume se classe au 74e rang mondial, gagnant 5 places comparativement au classement de 2021, après un gain de 9 places dans le classement précédent. C’est également le seul pays du Maghreb à figurer dans la première moitié des pays les plus pacifiques du classement, consolide son statut de pays le plus pacifique de la région.
La Tunisie suit avec un score de 1,996 point qui la classe au 85e rang mondial, gagnant 13 places par rapport au dernier classement, grâce à des scores de 1,691 point au niveau des conflits en cours, 1,740 point en matière de militarisation, et 2,408 points au niveau la sûreté et la sécurité.
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L’Algérie, avec 2,146 points, a gagné 11 places au classement pour se situer au 109e rang mondial. Le pays a obtenu les notes de 2,068 points concernant le critère des conflits nationaux et internationaux en cours, 2,302 points en matière de sûreté et sécurité, et 2,041 points pour ce qui est du critère relatif à la militarisation. Concernant ce dernier point, notons que le pays a consacré l’équivalent de 6,7% de son PIB à l’achat d’armes.
La Mauritanie et la Libye, avec respectivement des scores de 2,193 points et 2,930 points, se classent respectivement au 112e et 151e mondial.
Par ailleurs, le coût économique de la violence pèse sur les économies de la région. Si au niveau mondial, l’impact économique des violences a été estimée à 16.500 milliards de dollars, soit 10,9% du PIB mondial, au niveau des 5 pays du Maghreb, ce coût est évalué à 105 milliards de dollars en 2021.
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La Libye, plongée dans des violences depuis plus d’une décennie, affiche un coût des violences en 2021 s’établissant à 15,49 milliards de dollars, soit 19% du PIB du pays, qui se positionne au 13e rang mondial selon l’indicateur coût économique de la violence rapporté au PIB. Pour l’Algérie, ce coût s’établit à 58,12 milliards de dollars, soit 10% du PIB du pays, se classant au 34e rang mondial. Quant au Maroc, il affiche un coût de 19,91 milliards de dollars, soit 7% du PIB du royaume. C’est le meilleur ratio au niveau de la région du Maghreb, qui classe le Maroc au 70e rang mondial pour cet indicateur.
Au niveau mondial, c’est l’Islande, avec un coût de 451 millions de dollars, soit 2% de son PIB, qui affiche le meilleur ratio de ce critère, alors que la Syrie affiche le pire ratio avec un coût représentant 80% de son PIB.
