Afrique: les 5 pays africains les plus attractifs pour l’investissement

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Le 30/04/2017 à 19h47, mis à jour le 01/05/2017 à 07h21

Quantum global research Lab a publié son classement annuel des pays les plus attractifs du continent africain en matière d'investissement. Le Maroc y occupe le second rang. Quels sont les facteurs qui permettent aux 5 premiers pays de se classer en tête de liste?

Dans quel pays faut-il investir en Afrique en 2017? Le continent africain, avec une population de plus d’un milliard de consommateurs, une classe moyenne en forte hausse, des ressources naturelles abondantes (pétrole, mines, etc.) et d'importants déficits en infrastructures, l’Afrique offre de fantastiques opportunités d’investissement.

Toutefois, dans un environnement économique et politique de plus en plus incertain, les investisseurs sont à la recherche d’indicateurs à même de les aider dans leurs choix. C’est l’objectif du rapport de Quantum global research lab, intitulé The Africa investment index factors, qui mesure le pouls de l’attractivité des pays africains pour les investisseurs internationaux.

Pour réaliser cette étude, le cabinet se base sur des informations fournies par de grands investisseurs sur le continent concernant 6 grands indicateurs de base regroupant 13 sous-indicateurs. Ces indicateurs sont la Croissance (PIB réel, investissement domestique et croissance économique), la Liquidité (taux d’intérêt réel, niveau de la masse monétaire), les Risques (risque de change, note souveraine, taux de couverture des importations par les exportations, niveau de la dette extérieure, situation de la balance des opérations courantes), l'Environnement des affaires (classement du pays dans le Doing business), la Démographie (population), et l'Utilisation des réseaux sociaux (taux de pénétration de l’usage de Facebook).

 

Pour établir ce classement, chaque pays est noté de 1 à 54 (le nombre de pays africains concernés par ce classement), avec 1 comme la meilleure note et 54 comptant comme la plus mauvaise. Le classement des pays les plus attractifs du continent 2017 a connu quelques changements, comparé à celui de l’année dernière. Le Top 5 2017 est composé du Botswana, du Maroc, de l’Egypte, de l’Afrique du Sud et de la Zambie.

Botswana

Le Botswana, premier producteur mondial de diamant, réputé aussi pour sa gouvernance, a fait un bond exceptionnel en gagnant 4 places passant du 5e au 1er rang du pays le plus attractif du continent africain. Le Botswana doit ce classement à ses performances dans de nombreux domaines, notamment la note souveraine (1), la couverture des importations (2), le ratio du compte courant (2), l’environnement des affaires (4) et la dette extérieure (5). Autant d’indicateurs qui comptent énormément dans les décisions des investisseurs étrangers.

Le Botswana affiche deux faiblesses selon les indicateurs. D’abord, au niveau démographique, le pays est handicapé par sa faible population estimée à 2,3 millions d’habitants avec une note de 42 sur 54. Ce niveau n’encourage pas les investisseurs à la recherche d’un marché de consommateurs. En outre, le pays est aussi handicapé par le niveau de croissance de son PIB. Fortement dépendant des minerais, notamment du diamant, le pays a connu une croissance de l’ordre de -0,3% en 2015, 4,2% en 2016.

Maroc

Le Maroc a gagné une place dans ce classement 2017 en s’adjugeant de la 2e place du pays le plus attractif du continent. Il est le premier au niveau de l’espace maghrébin et de l’espace francophone. Le Maroc enregistre ses meilleures performances au niveau des critères ratio du compte courant (3), du classement doing business (3), de la couverture des importations (4), du PIB réel (6), de l'utilisation de réseaux sociaux (7), de l'investissement domestique (10), du facteur démographique (11) et de la note souveraine (11). En dépit du niveau du déficit commercial, le Maroc arrive à améliorer sa balance des opérations courantes grâce aux transferts des Marocains résidant à l’étranger et aux investissements directs étrangers. Le déficit du compte courant s’est établi à 2,1% du PIB en 2015 avant de s’établir à 3,8% du PIB en 2016. Le positionnement du royaume au niveau du critère du climat des affaires s'explique par les réformes entreprises par le royaume au cours de ces dernières années.

Le Maroc obtient des notes relativement moyennes au niveau des critères du niveau de la masse monétaire (27), du taux d’intérêt réel (27) et de la dette extérieure (30). La dette extérieure du royaume a connu une hausse au cours de ces dernières années, mais reste à un niveau soutenable. Reste que la dette publique rapportée au PIB reste élevée en s’établissant à 82% en 2016.

Egypte

En dépit d’une conjoncture économique difficile et de l’insécurité grandissante depuis la révolution du Printemps arabe en 2011, l’Egypte demeure l’un des pays les plus attrayants du continent aux yeux des investisseurs. Le pays a gagné 5 places dans le classement passant du 8e au 3e rang des pays les plus attractifs du continent. Outre le facteur démographique (3), le pays affiche d’excellents scores au niveau des critères taux d’intérêt réel (3), PIB réel (3), dette extérieure (4), réseaux sociaux (8) et note souveraine (9). L’Egypte, 3e puissance démographique du continent derrière le Nigeria et l'Ethiopie, constitue un important marché de consommateurs pour les investisseurs à la recherche de débouchés pour leurs produits et services.

Toutefois, l’attractivité de l’Egypte est atténuée par la faiblesse de l’investissement domestique (36) et surtout par le risque de change. En effet, la politique de flexibilité de la livre égyptienne adoptée par le gouvernement sous l’influence du Fonds monétaire international (FMI) s’est traduite par une forte dépréciation de la monnaie égyptienne et une forte inflation. Ainsi, au niveau du critère risque de change, l’Egypte se classe au 48e rang africain.

Afrique du Sud

L’Afrique du Sud, la première puissance économique africaine fait du sur-place dans le classement. Elle conserve son 4e rang de pays le plus attractif du continent grâce à son PIB réel (2), son environnement des affaires (5), l’importation de sa population (5) et de sa balance des opérations courantes.

Toutefois, l’attractivité du pays de l’arc-en-ciel est atténuée par le risque du taux de change (31), le niveau de la dette extérieure (33) et surtout par la dynamique de croissance économique (40). Au cours de ces dernières années, le pays n’a pas affiché de bonnes performances en matière de croissance. En 2015, le pays a montré une progression de son PIB de 1,5% pour tomber dans une récession économique avec une évolution négative du PIB de -3,3% en 2016. Et pour 2017, la croissance ne devrait pas dépasser 1,2% selon les estimations. Outre les tensions sociales et un problème d’électricité, le pays fait face à des manifestations contre le président Zuma. L’éviction du ministre des finances et la dégradation de la note du pays par les agences de notation internationales risquent de décourager les investisseurs potentiels.

Zambie

La Zambie confirme son rang de destination attractive du continent en gagnant une place dans le classement 2017 passant de la 6e à la 5e place. Le pays occupe le premier rang au niveau du critère des investissements domestiques (1). Il s’agit d’une bonne chose sachant que plus les investissements domestiques se développent dans un pays, plus les investisseurs étrangers sont incités à investir dans ce pays. Le pays affiche aussi des performances intéressantes au niveau des critères de taux d’intérêt réel (5), comptes courants (5), niveau de la masse monétaire (5) et de l’environnement des affaires (8).

L’attractivité du pays est accentuée par l’importance des ressources naturelles. La Zambie est le premier producteur africain de cuivre (2/3 des recettes d’exportation du pays) et son sous-sol est riche en minerais: cobalt, plomb, or, argent, etc.

Les faiblesses soulevées par les investisseurs potentiels concernent le niveau de la dette extérieure (31) et surtout les risques de change (45).

Par Moussa Diop
Le 30/04/2017 à 19h47, mis à jour le 01/05/2017 à 07h21