"Du ciment à l'agriculture: le Nigérian Aliko Dangote et le Marocain Anas Sefrioui auraient-ils fait le même rêve?". Tout est presque dans ce titre de l'Agence Ecofin, spécialisée dans l'information économique et financière du continent africain. L'auteur y réalise un mini-portrait croisé des deux milliardaires en n'omettant pas de signaler, de prime abord, que le premier est presque une idole sur le continent, alors que le second reste célèbre dans son pays, mais un illustre inconnu en Afrique subsaharienne.
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Pourtant, Anas Sefrioui devrait être plus connu puisqu'il possède tout de même 13 cimenteries dans 11 pays en Afrique et une capacité de production installée de plus de 9 millions de tonnes. Certes, cela est loin d'être des 45 millions de tonnes d'Aliko Dangote dans une quinzaine de pays. Il y a donc un très grand écart entre Dangote qui est l'homme le plus riche du continent, selon Forbes, et Anas Sefrioui. C'est parce que sans doute, Dangote est dans le ciment depuis plusieurs décennies, alors qu'Anas Sefrioui vient à peine d'y mettre pied, après avoir bouleversé l'ordre établi dans son propre pays.
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Car pour Sefrioui, tout avait commencé dans l'immobilier, mais avec sa société Ciment de l'Atlas, il a vite gagné des parts de marché alors même que la demande a reculé durant quelques années. En Afrique, c'est sous la bannière des Ciments de l'Afrique que le milliardaire marocain est à la découverte des marchés camerounais, ivoirien, malien, gabonais, guinéen, congolais, etc.
Dans ce domaine du ciment, Dangote veut atteindre rapidement 100 millions de tonnes/an, alors que l'objectif de Sefrioui est de se consolider dans les marchés de présence qui sont tous en très forte croissance.
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A côté de la facette matériaux de construction, les deux hommes ont, depuis peu, des projets dans le domaine agricole. Sefroui veut devenir producteur de riz au Sénégal et en Côte d'Ivoire, comme cela a été rapporté plusieurs fois par la presse. Au Sénégal, dans un projet controversé où il est accusé d'accaparement de terres, Anas Sefrioui compte tout de même investir quelque 1,2 milliard de dirhams, rien que pour la production de 115.000 tonnes de riz. Son projet comprendrait également un volet valorisation de la production agricole portant sur 125.000 tonnes/an. En Côte d'Ivoire également, le projet, qui a une taille similaire, vise la production de 100.000 à 125.000 tonnes/an.
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Chez Dangote, on vient également d'annoncer des projets dans la production de riz, de sucre et de lait. Quelque 3,8 milliards de dollars seront investis d'ici 2020, selon Ecofin. Dangote, qui est déjà dans l'agro-industrie depuis longtemps, veut visiblement contribuer lui aussi à l'autosuffisance alimentaire du continent.
Les deux hommes ne se connaissent peut-être pas personnellement, mais la similitude de leurs projets ne relèverait pas du hasard. Car l'Afrique est un continent qui a un double défi. Elle doit nourrir sa population de 1,2 milliard d'habitants, pour laquelle elle importe malheureusement 35 milliards de dollars de denrées alimentaires. Et si Dangote, Sefrioui et d'autres comme eux, ne s'y mettent pas, les importations seront de 105 milliards de dollars dans le domaine alimentaire. L'autre challenge africain est bien sûr la construction d'infrastructures, alors que certains pays continuent d'importer le ciment. C'est dire, que ces deux domaines constituent sans conteste d'inestimables relais de croissance pour leurs groupes respectifs.