Inde-racisme: 44 ambassadeurs africains dénoncent la passivité de New Delhi

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Le 03/04/2017 à 12h41, mis à jour le 03/04/2017 à 14h33

Les ambassadeurs des pays africains en Inde sont sortis de leur réserve pour dénoncer le racisme et la passivité du gouvernement indien face à la recrudescence des actes racistes ciblant les Africains. A maintes reprises des Africains ont été agressés voire battus à mort.

Les cas de jeunes Africains passés à tabac par des Indiens se sont multipliés au cours de ces dernières années. Cette situation a fini par faire sortir les ambassadeurs du continent de leur réserve légendaire.

Ainsi, lundi 3 avril, les diplomates de 44 pays africains ont-ils accusé l'Inde de ne pas prendre les mesures nécessaires face aux agressions racistes répétées contre leur communauté. Cette accusation intervient une semaine après l'agression d'étudiants nigérians près de New Delhi.

Ces jeunes Nigérians avaient été passés à tabac, certains à coups de chaises en métal et de bâtons, par la foule à Greater Noida, en grande banlieue de la capitale indienne.

Dans un rare communiqué, les ambassadeurs africains ont estimé que, malgré la récurrence de violences racistes, le gouvernement indien n'a pas pris "de mesures dissuasives suffisantes et visibles".

Les chefs de représentations africaines ont accusé les autorités de "ne pas suffisamment condamner" ces attaques à caractère "xénophobe et racial".

Les diplomates ont appelé à une enquête indépendante menée par des groupes de défense des droits de l'Homme, dont le Conseil de droits de l'Homme des Nations unies, sur l'agression de Greater Noida.

Les vidéos de cet incident aux images particulièrement brutales ont été largement partagées sur les réseaux sociaux et ont déclenché un tollé tant en Inde qu'à l'international.

La police a arrêté six suspects à ce jour pour ces violences, auxquelles des centaines de personnes avaient pris part.

Les Africains en Inde, dont de nombreux étudiants, sont régulièrement la proie de vexations et d'humiliations. L'an dernier, un jeune Congolais avait été tué à coups de pierres et de briques à New Delhi après une querelle avec un chauffeur de rickshaw.

"Les locaux nous regardent comme des cannibales", déclarait la semaine dernière à l'AFP Presidoe Okuguni, porte-parole de l'association des étudiants africains en Inde.

Quelque 30.000 Africains vivent dans la capitale indienne.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 03/04/2017 à 12h41, mis à jour le 03/04/2017 à 14h33