La libéralisation du ciel africain est en la bonne voie. Faisant partie des projets phares de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, la mise en place du Marché unique de transport aérien en Afrique (MUTAA), censé être le moteur de l’intégration économique africaine, commence à prendre forme avec un nombre croissant de pays ayant rejoint l’Open Sky africain.
Ce sont actuellement 35 pays africains, sur les 54 du continent, qui ont qui ont signé la constitution révisée de la Commission africaine de l’aviation civile (CAFAC) et le mémorandum de mise en œuvre (MoI) du marché unique du transport aérien africain.
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Il s'agit de: Afrique du Sud, Bénin, Burkina Faso, Botswana, Cap-Vert, Cameroun, République centrafricaine, Congo, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Egypte, Eswatini, Ethiopie, Guinée équatoriale, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée Conakry, Guinée Bissau, Kenya, Lesotho, Liberia, Mali, Maroc, Mozambique, Namibie, Niger, Nigéria, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Tchad, Togo, Zambie et Zimbabwe.
Ces pays totalisent plus de 800 millions d’habitants, soit un plus de 61% de la population africaine et 89% du marché de transport aérien intra-africain. Les autres pays du continent sont invités à adhérer à ce marché à ciel ouvert africain.
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Avec le MUTAA, il est prévu une libéralisation totale des services de transport aérien intra-africain en termes d’accès au marché, d’exercice des droits à la liberté de trafic (de 1 à 5) pour les passagers et le fret par les compagnies aériennes éligibles ainsi que la libéralisation totale des fréquences, des tarifs et des capacités.
Ainsi, l’Open sky africain va permettre une plus grande connectivité des transports aériens intra-africain et soutenir les échanges commerciaux et le déplacement des personnes au niveau du continent.
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En effet, les accords bilatéraux sur les services aériens qui encadrent le transport aérien au niveau du continent sont trop restrictifs et entravent l’expansion et l’amélioration de ce type de transport à travers le continent. Ainsi, l’Afrique ne représente que 3% du trafic mondial. Selon les estimations, cette libéralisation du ciel va entraîner une plus grande concurrence entre les compagnies aériennes africaines, permettra de réduire les prix des billets d’avion entre 25 et 35% et contribuera à démocratiser le voyage en avion au niveau du continent. En effet, selon les prévisions, le nombre de passagers transportés par les compagnies aériennes africaines pourraient passer de 74 millions en 2013 à 300 millions en 2035.
Lancé officiellement le 1er janvier 2018, l’opérationnalisation du MUTAA reste l’une des priorités de la commission de l’Union africaine aux Infrastructures et à l’énergie.