Mauritanie: Amende record contre la filiale de Maroc Telecom

DR

Le 09/01/2019 à 10h40, mis à jour le 09/01/2019 à 11h49

Le régulateur des télécommunications en Mauritanie vient de prononcer de nouvelles sanctions contre Mauritel, filiale de Maroc Télécom ainsi que d'autres opérateurs de téléphonie, pour la "mauvaise qualité du service". A la clé, une amende. Les détails.

Mauritel Mobile SA, opérateur historique des télécommunications en Mauritanie, filiale de Maroc Telecom, a fait l’objet d’une nouvelle sanction pécuniaire infligée par l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT), pour «défaillance du service», selon une annonce mise en ligne sur le site officiel de l’institution.

Ainsi, l'opérateur de télécoms va devoir verser au Trésor public une enveloppe de 37,7 millions de nouvelles ouguiyas, soit un peu plus d’un million de dollars US.

Ces sanctions pécuniaires touchent également la Mauritano-Tunisienne des Télécommunications (Tunisie télécom, également adossée à des capitaux privés mauritaniens), également invitée à s'acquitter d'une amende de 12 millions de nouvelles ouguiyas. La Chinguitel SA, filiale de la soudanaise «Expresso» est également condamnée à payer 10,7 millions de nouvelles ouguiyas.

Dans son communiqué, le gendarme des télécommunications a invité les trois entreprises «à communiquer leurs éventuelles remarques et observations par rapport à ces mesures».

Ces lourdes sanctions sont tombées à la suite d’une mission de contrôle de la qualité du service voix et Data, offerts par ces opérateurs de télécommunications électroniques, effectuée du 20 octobre au 25 novembre 2018.

Les résultats de cette mission «ont montré la persistance de manquements par rapport à certains des engagements prescrits dans le cahier des charges, à Nouakchott, dans plusieurs autres villes et axes routiers».

L’application de sanctions pécuniaires aux opérateurs de téléphonie mobile en Mauritanie, pour «mauvaise qualité du service» est une pratique récurrente depuis plusieurs années.

Cependant, la qualité du service de ces opérateurs de télécoms continue à se détériorer, tout particulièrement concernant la connexion Internet qui s'apparente souvent à un véritable chemin de croix pour les usagers, même au sein de nombreux endroits de capitale.

Tout se passe comme si en payant ces amendes, somme toute relativement modestes comparées aux énormes bénéfices que ces opérateurs engrangent durant de longues périodes, les opérateurs y trouvent finalement leur compte en évitant de consentir à des investissements conséquents, de nature à améliorer la qualité du service. Et donc de soulager leurs abonnés. 

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 09/01/2019 à 10h40, mis à jour le 09/01/2019 à 11h49