Les Mauritaniens ont manifestement ras-le-bol des services de Mauritel, filiale mauritanienne de l’opérateur Maroc Telecom. Las de ne pas trouver de solutions auprès de l’opérateur, désormais, ils préfèrent appeler au boycott de ses services.
Ainsi, une campagne de boycott a été lancée sur les réseaux sociaux et cible Maroc Telecom. Avec le slogan «Laissez-la faire faillite», les activistes, dont essentiellement des blogueurs et des usagers de facebook, affichent leur volonté de faire payer à l’opérateur télécom «ses services médiocres facturés à des prix élevés».
Abou Sow, usager du mobile à Sebkha, banlieue sud-ouest de Nouakchott, se plaint «de chutes fréquentes de réseau». Et dans certains quartiers périphériques de Nouakchott, à l’image du PK7, accéder à l’internet avec le réseau Mauritel relève de l’exploit.
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«Avec une connexion ADSL défaillante, je paie une facture de 15.000 ouguiyas, soit 38 euros environ. Et au lieu des 2 gigas octet, je me retrouve avec à peine 0,5 Go. Par ailleurs, les pannes de l’ADSL sont très fréquentes et bénéficier d’une intervention des services de dépannage est un véritable parcours de combattant», déplore un usager des services Mauritel.
Selon certains usagers, une fois la panne signalée, les équipes de dépannage mettent plus d’une semaine avant de se présenter alors que l’entreprise assure intervenir dans les 48 heures au plus tard après le signalement d’une défaillance.
L’une des premières conséquences de cet appel au boycott mesurable est la perte de près de 20.000 likes en quelques heures sur la page facebook de l’entreprise.
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Cet appel au boycott intervient après de multiples sanctions pécuniaires infligées par le régulateur aux trois opérateurs du secteur des télécoms. Seulement, ces derniers préfèrent payer de lourdes amendes plutôt que d’investir dans l’amélioration de la qualité du service à la clientèle. Une situation qui a fini par pousser les usagers à accuser l’Autorité de régulation de «complaisance» vis-à-vis des entreprises du secteur en se contentant d’encaisser des amendes, au lieu de forcer les trois opérateurs –Mauritel, Mattel et Chinguittel- à investir dans des infrastructures à même de contribuer à l’amélioration des performances des réseaux de téléphonie et internet.
Le choix des usagers mauritaniens de la téléphonie mobile de démarrer leur campagne de boycott contre Mauritel s’explique par le fait que la compagnie est leader du marché en termes de clients, abonnés voix et internet (60% de parts de marché).