Une délégation de l’entreprise Facebook Inc. séjourne au Cameroun depuis le lundi 6 août 2018, et ce jusqu’au 15 août courant. Ladite délégation est composée notamment de Lukas Holzer et Aida Ndiaye, respectivement Facebook content policy et Facebook public policy lead francophone. Elle va apporter son expertise au gouvernement camerounais dans l’identification et la suppression des fake news, notamment dans le cadre de l’élection présidentielle du 7 octobre prochain. «La problématique de l’éradication des fake news en période électorale constitue la principale motivation de sa mission dans notre pays», indique le directeur du Cabinet civil de la présidence de la République, Samuel Mvondo Ayolo, dans un communiqué rendu public le 1er août courant.
Durant leur séjour dans le pays, les responsables du géant américain auront des séances de travail avec les services de communication du ministère de la Défense, de la Justice, de l’Administration territoriale, de la Délégation générale à la sûreté nationale (DGSN) et du secrétariat d’Etat à la Féfense (SED).
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Des réunions de travail sont également prévues avec la Cameroon radio television (CRTV), l’Office de radiotélévision publique, la Société de presse et d’éditions du Cameroun (SOPECAM), entreprise à capitaux publics éditrice du quotidien national, ainsi qu’avec le Conseil national de la communication (CNC), l’organe de régulation des médias dans le pays. Ces séances de travail permettront de s’appesantir sur «les questions liées aux procédures de signalement et de suppression de fausses nouvelles, des informations diffamatoires et mensongères, des propos injurieux et haineux» sur Facebook, selon la présidence camerounaise.
En juillet dernier, le plus grand réseau social au monde a annoncé son intention de supprimer de sa plateforme les fausses informations (fake news en anglais) susceptibles de créer des violences de façon imminente. «Nous commençons à mettre en œuvre cette nouvelle politique dans des pays où nous voyons des exemples où la désinformation a (...) entraîné des violences», a déclaré Tessa Lyons, une des responsables de l'équipe chargée de la lutte contre les fake news, citée par l’AFP. Avant cette annonce, Facebook avait pris l’option de réduire simplement la visibilité des fausses informations afin d’éviter qu’elles ne se propagent.
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Au Cameroun où les autorités publiques voient cette plateforme comme une menace, cette mission arrive donc à point nommé. Car «il ne faudrait surtout pas que Facebook soit une source de déstabilisation du pays après l’élection», a affirmé le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, lors d’une rencontre avec les responsables du géant américain le 7 août dernier à Douala, la métropole économique du pays.