Maroc-Afrique: selon le CMC, les échanges pourraient tripler avec la Zlec

DR

Le 11/08/2019 à 06h16, mis à jour le 11/08/2019 à 13h02

Avec la mise en place effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), les échanges entre le Maroc et l'Afrique, qui représentent actuellement 5,4% des transactions commerciales, pourraient tripler à terme, selon le Centre marocain de conjoncture (CMC).

Le lancement de la ZLECA est l’aboutissement de longues tractations traduisant la volonté d’œuvrer à l’intégration de l’espace économique du continent, souligne le CMC dans le numéro 315 de sa publication mensuelle "Maroc Conjoncture" consacrée aux enjeux et risques des entreprises marocaines.

Le Maroc, à travers les multiples initiatives à l’adresse de son voisinage subsaharien, s’est inscrit très tôt dans cette nouvelle dynamique et nourrit l’espoir de voir émerger, dans le continent, de nouveaux pôles de croissance et de prospérité, profitables pour tous les pays du continent, relève la même source.

La mise en place de cette zone contribuera à la consolidation des avantages compétitifs avec la possibilité de pénétrer les marchés africains à des prix concurrentiels du fait de l’élimination des barrières douanières, mais aussi de l’approvisionnement moins coûteux en matières premières, estime le CMC.

Par ailleurs, cette publication s’intéresse au classement Doing Business 2019 de la Banque mondiale où le Maroc a amélioré substantiellement son rang, gagnant 9 places d’un coup pour se hisser à la 60ème place avec un score de 71,02.

Sur un autre axe, le CMC souligne que le levier décisif pour appuyer le développement des sociétés non financières privées, les crédits, semble connaitre quelques difficultés au cours de ces dernières années.

Les prêts octroyés par les banques à ces entités ont évolué très modestement en 2018, note-t-il, précisant que leur taux de progression a été d’à peine 0,5% comparativement à 2017.

La faiblesse de la dynamique des crédits destinés à l’équipement et à l’immobilier est la principale responsable de cette situation en raison de leurs poids respectifs dans l’ensemble des crédits accordés par les banques aux entreprises privées marocaines pourtant toujours prédominés par les comptes débiteurs et crédits de trésorerie, fait remarquer le CMC.

Parallèlement, "Maroc Conjoncture" aborde le sujet des retards de paiement, l’un des problèmes majeurs qui appellent une mobilisation du monde des affaires et des administrations publiques pour prémunir les entreprises contre les retombées négatives de l’allongement des délais de paiement.

L’aspect abusif constaté dans les durées de règlement des factures est une pratique répandue qui induit pour les entreprises, qui en font les frais, un alourdissement de leur gestion financière, une entrave à leur rentabilité et une menace réelle de leur survie.

Les défaillances, à cet égard, guettent, surtout, les entreprises en phase de maturation, les très petites entreprises (TPE) et autres petites et moyennes entreprises (PME) qui peinent à surmonter le manque de visibilité de leurs encaissements et honorer, par ailleurs, leurs engagements. Un effet de chaîne est ainsi produit, facilitant la propagation d’un climat d’incertitude au niveau des dirigeants de ces établissements et de leurs partenaires.

Au volet financier, le CMC analyse la tendance d’évolution des taux d’intérêt débiteurs qui ressort en baisse durant la période récente. Cette situation trouve son explication dans la politique menée par les autorités monétaires pour soutenir l’activité économique, relève la même source, notant que dans une économie caractérisée par une demande atone, de faibles taux d’intérêt sont souhaitables pour encourager la consommation et l’investissement et limiter les problèmes d’endettement.

Toutefois, cela n’est pas suffisant pour remettre l’économie nationale sur le chemin de la croissance, estime le centre, ajoutant que cette situation, sans être aujourd’hui alarmante, mérite une surveillance attentive au risque de réduire significativement les marges d’intermédiation et fragiliser le secteur financier marocain.

Côté perspectives sectorielles, le CMC fait savoir que dans une conjoncture économique internationale incertaine, perturbée et minée par des tensions géopolitiques n’épargnant aucune région du monde et prêtes à s’embraser à tout moment, la confiance et la sérénité nécessaires et recherchées par les opérateurs économiques pour investir, entreprendre et créer de la richesse et des emplois sont loin d’être présentes ou pressenties pour apaiser les inquiétudes. Le climat des affaires connait, en ce milieu de l’année 2019, un désenchantement qui limite les anticipations et la prise du risque des entreprises dans toutes les contrées du monde.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 11/08/2019 à 06h16, mis à jour le 11/08/2019 à 13h02