C’est la première visite du roi Mohammed VI en Afrique australe. Elle est stratégique, car, dans le sillage de la réintégration du Maroc dans la famille Union africaine, elle permet de créer une brèche dans les pays désignés comme ceux de la «Ligne de front» lors de la lutte contre l’apartheid et qui sont devenus, par méconnaissance de la réalité nord-africaine, de véritables soutiens à la cause du Polisario, sous l’égide de l’Algérie et de l’Afrique du Sud post-apartheid.
Ainsi, au niveau politique, après le Nigeria, c'est à un autre symbole de la ligne dure des opposants les plus radicaux de l’intégrité du royaume que le Maroc vient de s’attaquer à travers cette visite officielle de trois jours. La Zambie, à l’instar de l’Afrique du Sud, du Zimbabwe de l’inamovible Mugabe, du Mozambique et de l’Angola, figure parmi les véritables soutiens historiques et actifs de la cause des séparatistes du Sahara marocain.
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Toutefois, cette visite royale intervient dans un contexte particulier sachant que la Zambie, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, en visite au Maroc, en juillet dernier, avait annoncé que son pays allait retirer sa reconnaissance de la «RASD», avant, sous l’effet des pressions de l’Algérie et de l’Afrique du Sud, de revenir sur sa position. Aujourd’hui, le pays n’arrive pas clairement à afficher sa position. Toutefois, certains signes sont révélateurs. En effet, la Zambie est signataire de la liste des 28 pays qui ont souhaité la réintégration du Maroc au sein de l’Union africaine et la suspension la RASD des activités de l’institution panafricaine lors du sommet de l’Union africaine de Kigali en 2016. C’est dire que ce pays ne fait plus réellement parti des opposants irréductibles au royaume.
En tout cas, les tergiversations de la position zambienne montrent clairement que les lignes commencent à bouger au niveau de cette région sous l'emprise de la puissante Afrique du Sud. Et cette visite royale permettra certainement de clarifier davantage la position zambienne.
En tout cas, la Zambie a tout à gagner à entretenir de bonnes relations avec le Maroc qui prône un partenariat sud-sud et met son expertise dans plusieurs domaines au service des pays du continent.
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Et sur ce point, la diplomatie-économique marocaine sera certainement la bienvenue pour un pays classé parmi les plus pauvres de la planète malgré ses richesses naturelles. En effet, le sous-sol zambien est riche en minéraux: cuivre, cobalt, or, diamant, manganèse, etc. C’est le premier producteur de cuivre en Afrique. Toutefois, ces mines n’apportent plus grand-chose au pays et sont de moins en moins riche et difficilement accessibles. La production minière du pays continue tout de même à représenter 15% du PIB.
Du coup, le pays se tourne désormais vers l’agriculture et le tourisme dont les potentialités sont énormes et à même de palier au manque à gagner du secteur des mines. Au niveau de l’agriculture, outre la culture du maïs, la Zambie souhaite développer l’agriculture d’exportation de l’arachide et du tabac. Et elle dispose du potentiel nécessaire grâce à des cours d’eau et sachant que seulement 20% des terres arables sont aujourd’hui cultivées.
L’autre volet sur lequel l’économie du pays peut compter est le tourisme. Le pays dispose d'un patrimoine naturel exceptionnel avec de grands parcs nationaux et les plus imposantes chutes d’eau du continent: les chutes Victoria. Toutefois, le pays a du mal a dépasser le million de visiteurs par an.
Et sur ces deux volets, agriculture et tourisme, la Zambie peut compter sur l’expérience et surtout sur l’expertise marocaine pour enclencher un nouveau développement de ces deux secteurs promus à devenir les véritables locomotives du développement du pays après les mines dont l’extraction profite essentiellement aux multinationales. Au niveau agricole, le développement de la petite agriculture et les grands projets agricoles par la Zambie peuvent bénéficier de l’expertise développée par le Maroc dans le cadre du Plan Maroc vert dont bénéficient aujourd’hui bon nombre de pays du continent.
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C’est dire que le volet économique sera au centre de la visite royale précédée d’ailleurs par la réunion le samedi 18 février du Forum économique Maroc-Zambie qui a réuni les opérateurs économiques marocains et zambiens. Une occasion pour enclencher de nouveaux partenariats économiques avec ce pays enclavé avec lequel les relations économiques sont à bâtir. La Zambie fait partie des rares pays africains où les entreprises marocaines sont absentes.
Ainsi, cette visite officielle du roi du Maroc, la 2e étape de ce nouveau périple royal qu’il a entamé par le Ghana, et qui le conduira aussi en Guinée, en Côte d’Ivoire et au Mali, permettra de clarifier davantage les enjeux de la diplomatie économique que le royaume souhaite développer au niveau du continent.
Cette étape zambienne est la 49e de Mohammed VI en Afrique depuis son ascension au trône et le 28e pays visité par le roi du Maroc sur le continent.
Quelques données du pays
Langue officielle: ………………..… anglais
Capitale ……………………………. Lusaka
Superficie …………………………… 770 243 km2
Monnaie ……………………………… Kwacha zambien (cours du jour 1 dollar =5.175,983 kwachas)
Population ………………………….. 16,2 millions d’habitants (2016)
Religion ……………………………… 97% de la population est chrétienne dont 67% de protestants et 21% de catholiques