Sahel. Coronavirus: le bilan économique inquiète les chefs d'Etat

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Le 29/04/2020 à 10h15, mis à jour le 29/04/2020 à 10h49

Les chefs d'Etats des pays du G5 Sahel, réunis en sommet par visioconférence hier, mardi 28 avril, ont fait un bilan inquiétant de la situation sanitaire due au coronavirus. Ils lancent un appel à la solidarité internationale pour affronter les effets induits de la pandémie.

Dans le vaste espace sahélien, la pandémie mondiale du coronavirus (Covid-19) est venue se greffer aux problèmes de sécurité (terrorisme et criminalité transfrontalière) qui sévissent depuis une quinzaine d’années, sur fond de dérèglement climatique et d’extrême pauvreté, créant un cocktail hautement explosif.

C’est dans ce contexte que les chefs d’Etats de l’organisation régionale ont tenu un sommet par visioconférence mardi 28 avril, sous la présidence du chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Cheikh El Ghazouani, le président en exercice.

Le G5 Sahel, organisation fondée en 2014 à Nouakchott, est dédié à la lutte contre le terrorisme, l’insécurité et la coordination des actions de développement. Ce groupement d’Etats se compose du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad.

A l’issue de cette réunion, ces cinqs chefs d’Etat ont lancé un appel solennel à la solidarité internationale, pour aider la sous-région à faire face à de multiples défis sanitaires, militaires, sécuritaires, économiques et sociaux, dans un nouveau contexte de pandémie mondiale du coronavirus (Covid-19).

La déclaration du mardi 28 avril 2020 sollicite «la communauté internationale, pour que soit prise la mesure du péril qui menace aujourd’hui les pays du G5 Sahel. Au delà du drame humain, causé par cette tragédie, de la pandémie mondiale du coronavirus (Covid-19), qui plonge l’Afrique et le monde entier dans une récession d’une ampleur jamais égalée, le continent connaîtra en 2020, une récession comprise entre 2 et 5%, et qui pourrait atteindre 8% dans certains Etats membres», a encore annoncé Mohamed Cheikh El Ghazouani.

Le document «attire l’attention de la communauté internationale sur les tensions sociales sans précédents qui résultent de cette situation. La récession pourrait faire ainsi basculer des populations entières dans une grande précarité, ouvrir la voie à une crise alimentaire aigue, anéantir tous les efforts en faveur des Objectifs de Développement Durable (ODD), et servir de terreau à l’expansion du terrorisme et de l’insécurité», prévient le leader mauritanien.

Autant de signaux et d’ingrédients qui fondent la peur des leaders du G5. Toutefois, la déclaration salue «les efforts consentis par la communauté internationale-G20, Banque Mondiale, Fonds Monétaire International (FMI), Union Européenne (UE), Banque Africaine de Développement (BAD), dans le cadre de la gestion de la pandémie du Covid-19 en Afrique».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 29/04/2020 à 10h15, mis à jour le 29/04/2020 à 10h49