Mauritanie-Sénégal: le pont sur le fleuve enfin sur les rails

Bientôt le Bac de Rosso pourra être un vieux souvenir. DR

Le 14/12/2016 à 10h57, mis à jour le 13/01/2017 à 19h14

Le Sénégal et la Mauritanie peinaient à trouver un accord pour la construction du pont enjambant le fleuve-frontière, alors que le financement était disponible depuis plusieurs mois. Ils ont visiblement cédé à la menace des bailleurs de fonds qui exigeaient une décision avant la fin de l'année.

Tout doit aller très vite à présent que le Sénégal et la Mauritanie ont enfin réussi à trouver un accord. Même si rien n'est révélé dans ce sens pour le moment, la décision de la Banque africaine de développement (BAD) montre qu'un pas été accompli.

Ainsi, la BAD, l’Union européenne (UE) et la Banque européenne d’Investissement (BEI) financent finalement la construction du pont transfrontalier sur le fleuve Sénégal à Rosso, pour un montant global de 87 millions d’euros.

Les localités sénégalaise et mauritanienne portant ce même nom de Rosso, qui se font face, se trouvent respectivement à 370 kilomètres au Nord de Dakar et 200 kilomètres au Sud de Nouakchott.

C’est dans la perspective de l’érection de cet ouvrage que le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un prêt de 31,3 millions d’euros au profit de la Mauritanie et un autre de 9,4 millions d’euros en faveur du Sénégal, le 09 décembre dernier.

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«La réalisation d’un pont sur le fleuve Sénégal à Rosso accompagné par la mise en place de mesures de facilitation des transports permettra d’assurer de façon permanente le franchissement de ce cours d’eau et va jouer un rôle décisif dans le développement de l’interconnexion des réseaux routiers régionaux. Il constituera un maillon important de l’intégration et du développement des échanges commerciaux entre les pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA) et ceux de la Communautés des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), mais aussi au-delà», selon une étude préliminaire établie par l’institution panafricaine.

Concrètement, le pont sur le fleuve à Rosso permettra de développer des activités de transport le long des corridors transafricains Tanger-Nouakchott-Dakar-Lagos et Alger-Nouakchott-Dakar et des routes d’interconnexion et entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne. Une option dont l’effet sera d’augmenter le trafic des voyageurs et des marchandises.

La nécessité de réalisation du pont sur le fleuve Sénégal à Rosso est reconnue depuis les premières années de l’indépendance. Son absence «est un handicap majeur à la mise en œuvre des politiques de développement et d’intégration régionale et continentale».

Le passage de Rosso représente actuellement un véritable goulot d’étranglement pour les voyageurs confrontés à de multiples tracasseries. Le futur ouvrage long de 1500 mètres et large de 55 mètres, permettra le franchissement du fleuve et toutes les formalités en une dizaine de minutes, contre une moyenne de plus d’une heure en ce moment. Il remplacera ainsi les services des deux (2) bacs et des petites embarcations reliant actuellement les rives du fleuve Sénégal au point frontalier de Rosso.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 14/12/2016 à 10h57, mis à jour le 13/01/2017 à 19h14