Le projet de réalisation du pont de Rosso sur le fleuve séparant la Mauritanie et le Sénégal est en bonne voie. En effet, l’appel d’offres international pour la réalisation de cet important ouvrage intégrationniste a été finalisé. C’est le chinois Poly Changda qui a remporté le marché parmi les 18 entreprises qui avaient soumissionnées, parmi lesquelles l’égyptien Arab Contractors et le chinois China state construction engineering corporation (CSCEC).
L’adjudicataire doit entamer la réalisation de cette importante structure le 20 décembre 2020 et les travaux dureront 30 mois pour s'achever mi 2023. L’infrastructure à deux fois une voie est longue de 1.461 mètres.
Avec le pont, la traversée se fera théoriquement en 2 minutes, contre une demi-heure environ avec le bac.
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Des retombées importantes sont attendues de la réalisation de ce pont. D’abord, le pont va augmenter sensiblement le trafic quotidien des véhicules entre le Sénégal et la Mauritanie. Celui-ci devrait ainsi passer de 115 véhicules actuellement avec le bac à 370 dès la mise en service du pont, avant de bondir à 3.210 véhicules par jour à l’horizon 2048.
Ensuite, grâce à une traversée qui se fera facilement, s'en suivra un gain de temps considérable pour les véhicules qui gagneront 2 heures sur le trajet Nouakchott-Dakar, long de 550 km (200 km Nouakchott-Rosso, et 350 km Rosso-Dakar).
En outre, le pont va stimuler les échanges commerciaux entre les deux pays et au-delà, contribuer à fluidifier les échanges entre les espaces régionaux du Maghreb et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). On note depuis quelques années une hausse notable des échanges commerciaux entre le Maroc et les pays de la région ouest-africaine: Mauritanie, Sénégal, Mali, Gambie, Côte d’Ivoire... Avec ce pont, les véhicules de transport de marchandises pourront circuler plus facilement. Le pont permettra ainsi de développer les activités de transport le long des corridors transafricains Tanger-Lagos et Alger-Dakar.
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D’ailleurs, le Maroc, très intéressé par une liaison terrestre entre les deux pays, a apporté sa contribution à la réalisation des études de faisabilité de l’ouvrage.
Enfin, la réalisation du pont va redynamiser l’activité économique au niveau d’une région qui devrait connaître, à la même période, le début de l’exploitation du gaz en offshore à la frontière maritime entre les deux pays.
Le coût de réalisation de cet ouvrage est évalué à 57 milliards de francs CFA, soit 87 millions d’euros.
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Concernant le financement, plusieurs partenaires avaient annoncé des prêts et des dons pour la réalisation de cet ouvrage important pour l’intégration de la région. Ainsi, la Banque africaine de développement (BAD), dont l’intégration économique figure en bonne place dans ses missions, a accordé un prêt de 29 milliards de francs CFA, soit 44 millions d’euros, ce qui représente 50,57% du coût global du projet. De même, la Banque européenne d’investissement (BEI) avait annoncé un prêt à hauteur de 14 milliards de francs CFA, soit 21,34 millions d’euros. Quant à l’Union européenne, elle a annoncé une subvention de 13 milliards de francs CFA, soit 20 millions d’euros.