Mauritanie: l'opposition condamne la mort du pêcheur sénégalais tué par les garde-côtes

La mort d'un pêcheur sénégalais tué par les gardes-côtes mauritaniens le 27 janvier a provoqué des représailles contre des commerçants mauritaniens à Saint-Louis.

La mort d'un pêcheur sénégalais tué par les gardes-côtes mauritaniens le 27 janvier a provoqué des représailles contre des commerçants mauritaniens à Saint-Louis.

Le 31/01/2018 à 20h36, mis à jour le 31/01/2018 à 22h10

Le Forum national pour la démocratie et l'unité (FNDU), un collectif de l'opposition mauritanienne, condamne le meurtre d'un pêcheur sénégalais et le vandalisme contre des commerces mauritaniens à Saint-Louis, dans une déclaration publiée mardi soir.

La mort d'un pêcheur sénégalais tué par des gardes-côtes mauritaniens samedi dernier et les violences qui ont suivi contre des commerces mauritaniens à Saint-Louis, ont suscité une grande émotion dans les deux pays.

En Mauritanie, le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), un collectif de l’opposition, a vivement condamné ces différents actes, dans une déclaration publiée mardi soir.

Le rassemblement parle «d’incidents douloureux que rien ne peut justifier. En effet, comment comprendre, d’une part, le fait de tirer à balles réelles sur des pêcheurs sénégalais désarmés et tuer l’un d’eux? Et comment justifier, d’autre part, que des commerces de paisibles citoyens mauritaniens soient livrés au pillage et au vandalisme?».

Au-delà de ce constat et des interrogations, le FNDU relève que «les relations mauritano sénégalaises sont régulièrement traversées par de graves tensions» et rappelle que ces rapports «exigent de la part des autorités réciproques, de faire preuve de responsabilité et de traiter chacun des citoyens de l’autre pays comme le dictent les règles de bon voisinage, le caractère séculaire des relations entre les deux peuples et l’importance des intérêts partagés entre les deux pays frères et voisins.

La Mauritanie et le Sénégal sont tenus, par la force de l’histoire et de la géographie, de s’entendre et de coopérer. Comme tous les pays voisins, aucun d’eux ne peut ignorer l’autre, et qui plus est, aucun d’eux ne peut vivre en paix et en sécurité, s’ils ne parviennent pas ensemble à construire des relations fondées sur la confiance et la préservation des intérêts mutuels».

Par ailleurs, «le FNDU reconnaît le droit de la Mauritanie à préserver ses eaux territoriales», mais «condamne l’usage disproportionné de la force».

Le collectif de l’opposition mauritanienne invite les autorités des deux pays «à faire preuve de responsabilité pour désamorcer la crise afin que ce genre d’incident ne se reproduise pas et s’élève contre tout acte de nature à perturber les relations mauritano-sénégalaises, et avec tous les pays voisins en général».

Cette déclaration «fait porter aux gouvernants l’entière responsabilité des conséquences fâcheuses qui pourraient découler de toute gestion irresponsable d’une telle situation».

Enfin, le FNDU «exhorte les autorités des deux pays à conclure, dans les meilleurs délais, un accord de pêche qui, tout en préservant la souveraineté et les intérêts de la Mauritanie, renforce les liens de bon voisinage, de solidarité et d’avantages réciproques qui doivent unir les deux pays frères».

Le FNDU lance un appel «aux forces politiques, à tous les segments de la société et à toutes les bonnes volontés dans les deux pays frères pour faire face aux propagandes fallacieuses, qui enveniment les relations entre deux pays».

Enfin, le collectif «exprime ses condoléances attristées à la famille de la victime sénégalaise et sa compassion aux commerçants touchés».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 31/01/2018 à 20h36, mis à jour le 31/01/2018 à 22h10