La signature de l’accord de pêche entre le Sénégal et la Mauritanie, qui était convenu suite à la visite de travail du président Macky Sall à Nouakchott, peine à se concrétiser. Nani Chrougha, le ministre mauritanien des pêches et de l’Economie maritime qui devait passer à Dakar pour le signer avec Oumar Guèye, son homologue sénégalais, n’a finalement pas répondu présent au rendez-vous.
«Le travail est fait en ce qui concerne la partie Sénégalaise. Mon homologue m'avait proposé de venir à Dakar pour finaliser. Mais pour des problèmes d'agenda, il m'avait demandé qu'on repousse cela jusqu'à la première quinzaine du mois d'avril. Donc il va revenir et il viendra à Dakar pour que nous puissions finaliser le protocole d'accords. Conformément aux instructions de nos deux chefs d'Etat, dans la première quinzaine du mois d'avril. En ce qui nous concerne, toutes les dispositions sont prises», a déclaré Oumar Guèye.
Cette nouvelle ne rassure certainement pas les pêcheurs sénégalais de Guet-Ndar qui, depuis l’expiration de leurs licences de pêche, courent derrière le renouvellement de celle-ci par les autorités mauritaniennes. A rappeler que Nouakchott avait conclu avec Dakar en 2015, des accords de pêche qui avaient permis à 400 pécheurs artisanaux de Guet-Ndar d’avoir des licences. Mais ces licences n’ont pas été renouvelées après leur expiration en 2017.
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Depuis cette date, les gardes-côtes mauritaniens ont tiré à plusieurs reprises sur des pêcheurs sénégalais qui naviguaient sur leurs côtes. D’ailleurs, le meurtre de Fallou Diop, un jeune pêcheur Saint-Louisien, par un garde-côte mauritanien, a failli aboutir à un incident diplomatique. N’eût- était le coup de fil expess d’Ould Abdel Aziz, le président de la Mauritanie, à son homologue sénégalais Macky Sall, les deux pays auraient frôlé l’incident diplomatique.
Du côté sénégalais, le président Macky Sall s’était déplacé à Nouakchott pour répondre à l’invitation de son homologue les 8 et 9 février dernier. Cette situation n’arrange pas non plus le consommateur mauritanien. En effet, depuis que les pêcheurs sénégalais ont déserté les côtes mauritaniennes, le poisson s’est fait rare sur les marchés du pays. Par exemple, le kilogramme de corbine (espèce la plus consommée en Mauritanie) qui était à 1200 ougiyas (2028 F Cfa), a actuellement dépassé les 1600 ougiyas (2700 F Cfa).
Il faut reconnaitre que les mauritaniens n’ont pas une grande tradition de pêche. Ils s’aventurent rarement à embarquer dans des pirogues qu’ils considèrent très peu sûres. Les armateurs mauritaniens comptent aussi sur une main d’œuvre experte sénégalaise pour réaliser une bonne pêche.
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Tout laisse donc imaginer que les pêcheurs artisanaux sénégalais sont les principaux approvisionneurs du marché mauritanien en poisson. Vu sous cet angle, on comprend mieux pourquoi le gouvernement d’Ould Abdel Aziz veut que l’Etat du Sénégal accepte la close qui contraint les pécheurs sénégalais à débarquer leur prise sur des quais mauritaniens avant de l’acheminer au Sénégal.