Enfin, on connaît les détails de l’accord signé entre le gouvernement mauritanien et Tasiast, filiale canadienne de Kinross qui exploite une mine d’or en Mauritanie. Après plus d’un mois d’arrêt, suite au refus du gouvernement mauritanien de renouveler les permis de travail des cadres étrangers de l’entreprise, les deux parties sont parvenues à un accord visant à «mauritaniser» les cadres de l’entreprise.
«Le gouvernement mauritanien et Tasiast Mauritanie limited S.A ont en effet résolu la question des permis de travail des employés expatriés par un accord sur un plan de mauritanisation conformément à la loi, pour accroître le nombre des employés nationaux qualifiés et expérimentés», affirme la compagnie.
Ce nouveau plan prévoit de faire occuper de nombreux postes d’expatriés par des cadres mauritaniens «qui seront formés et encadrés pour développer les connaissances requises et l’expérience nécessaire» au cours des quatre prochaines années. A l’horizon 2020, 80% des postes actuellement occupés par les expatriés reviendront aux Mauritaniens. La société estime que 4 ans est un délai «raisonnable pour un transfert efficace de compétences».
Pour sa part, le ministère du Pétrole, de l’énergie et des mines explique que le pourcentage des expatriés qui est actuellement de 12% des effectifs de Tasiast sera réduit à 6% d’ici fin juillet 2018 et à moins de 3% à l'horizon 2020.
De même, les services de support de la société qui étaient localisés à l’étranger seront relocalisés en Mauritanie, d’ici la fin de l’année 2016, et les postes correspondants seront mauritanisés à 80% avant la fin de l’année 2018.
Selon la filiale mauritanienne de Kinross, 20 millions de dollars, soit 6 milliards d’ouguiyas, ont été affectés à la formation et au perfectionnement des cadres mauritaniens depuis son arrivée dans le pays en 2010.
Tasiast Kinross emploie environ 150 cadres non nationaux, sur un effectif total de plus de 1000 travailleurs.
La reprise des activités sur le site d’extraction de la localité de Tasiast sera effective au cours du mois d’août.
Enfin, rappelons que le problème de renouvellement des permis de travail concernait également des opérateurs télécoms -Mauritel (filiale de Maroc Telecom), Mattel (filiale de Tunisie Telecom) et de Chinguitel (filiale du soudanais Soudatel)- et banques à capitaux majoritairement étrangers.
L’issue du conflit entre le gouvernement mauritanien et Tasiast trace la voie d’une sortie de crise pour les autres filiales étrangères.
