Du 28 février au 13 mars courant, une mission du FMI conduite par Eric Mottu, a séjourné à Nouakchott dans le cadre de l'article IV des statuts du Fonds.
"Celle-ci a eu des discussions constructives avec les autorités mauritaniennes en vue de la signature d’un accord portant sur un nouveau Programme économique et financier (PEF) couvrant la période 2017/2020 et susceptible d’être appuyé par le FMI. Les autorités mauritaniennes ont adapté résolument leurs politiques économiques aux circonstances difficiles qui prévalent depuis 2 années, suite à la baisse des cours mondiaux des produits de base", lit-on dans un communiqué du fonds à propos de ce séjour.
Peu diversifiée, l’économie mauritanienne repose sur les exportations du minerai de fer brut (plus de 1/3 des ressources budgétaires) et de l’or. La chute des cours de ces produits a ainsi impacté négativement le budget de l'Etat.
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Une donne face à laquelle Nouakchott a opéré un réajustement de sa politique économique permettant "une forte réduction du déficit budgétaire à 3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2016", selon le FMI. Ce résultat a été rendu possible par la mobilisation des prêts et dons extérieurs, l’utilisation d’un taux de change plus flexible pour gagner en compétitivité, l'adoption d'une série de réformes économiques et la poursuite d’une politique d’investissements publics, notamment dans les infrastructures.
Evoquant les résultats de ces différentes actions, l’institution financière affirme qu’elles ont contribué à réduire les déséquilibres macroéconomiques. Par ailleurs, l’inflation est restée basse, à 1,5% en moyenne, le déficit du compte courant de la balance des paiements est passé à 16% du PIB (12% en excluant les importations du secteur extractif financées par des investissements étrangers) et les réserves de change se sont maintenues à 5 mois et demi d’importations.
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Cependant, la croissance est restée faible, à un taux estimé entre 1,5 et 2,1% et la dette externe a augmenté, quoi qu’à un rythme moins important, pour représenter 72% du PIB (en excluant la dette passive du Koweït).
Pour l'avenir, «les perspectives de reprise sont bonnes à court terme, soutenues par la remontée des cours des métaux, bien que ce rebond puisse s’avérer temporaire, et par la vigueur de l’investissement public. Le développement du secteur gazier au cours des prochaines années pourrait lui aussi soutenir la croissance», relève le document du FMI.
Enfin, au chapitre des défis, l’institution financière identifie la nécessité d’une croissance inclusive, de la diversification de l’économie, d'une création d'emplois et de la réduction de la pauvreté. Tout un programme.