Mauritanie: un avenir en pointillés pour l'Imprimerie Nationale

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Le 18/11/2018 à 07h16

L'avenir paraît de plus en plus incertain pour l'Imprimerie Nationale de Mauritanie dont les employés observent une grève à cause du fait que leur salaire ne leur ont pas été versés depuis plusieurs mois. Leur inquiétude se renforce avec cette nouvelle sortie du porte-parole du gouvernement.

Créée en 1969, et riche d’une histoire marquée par d’énormes services rendus à l’Etat et à toute la société mauritanienne, pour avoir imprimé les quotidiens gouvernementaux, et permis l’émergence d’une presse privée au début des années 1990, l’avenir de l'Imprimerie Nationale de Mauritanie s'écrit désormais en pointillés.

L’établissement n’imprime plus les quotidiens nationaux «Chaab» et «Horizons» et les quelques rares organes privés qui continuent à paraître. Ces journaux ont désormais recours à des imprimeurs privés, du fait d’une grève illimitée des employés de l’établissement, privés de leur salaire depuis plusieurs mois.

Interrogé hier, jeudi, dans l'après-midi, à l’occasion du point de presse consacré aux commentaires des résultats la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, Sidi Mohamed ould Maham, porte-parole du gouvernement, n’a pas écarté l’hypothèse de l'éventuelle liquidation de ce qui est, de fait, un véritable patrimoine national.

«L’Imprimerie Nationale exploite un matériel désuet, datant des années 1960, donc du siècle dernier. De nos jours, une nouvelle politique dans le domaine de l’édition devient nécessaire. Celle-ci exige une mise à niveau de l’établissement pour qu’il soit doté des mécanismes et moyens à même de permettre un fonctionnement normal avec des garanties de rentabilité. Dans le cas de figure où le gouvernement choisirait l’option de la privatisation, naturellement l’Etat se retirera, mais les droits acquis et légaux des travailleurs seront intégralement payés», a souligné Ould Maham.

Le porte-pare gouverbemental a conclu son propos en affirmant que pour «le moment, aucune option claire n’a encore été dégagée quant à savoir si l’établissement va continuer à exister ou non».

Mais cette sortie n'a fait que renforcer la sourde inquiétude des «défenseurs» de cet établissement national, dont l'avenir paraît décidément bien incertain.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 18/11/2018 à 07h16