Les industries de transformation du poisson en farine constituent un véritable fléau dénoncé par les populations et les ONG. Après plusieurs mois de protestation des acteurs de la filière et un engagement du gouvernement en faveur d’une application stricte de la réglementation, la situation commence à évoluer positivement.
Mansour Brahim Boyda, président de l’ONG «Zakia», déplore une situation qui dure depuis quelques années, avec des usines de farine de poisson dont les propriétaires affrètent des bateaux capables de faire des marées journalières atteignant 400 tonnes et se livrent à une véritable razzia sur les ressources halieutiques. Pour 600.000 tonnes de farine de poisson exportées, il faut multiplier la quantité pêchée et écrasée par 5. C’est pour cette raison que les ONG ont porté plainte à Nouadhibou et à Nouakchott. Et elles envisagent de continuer leur action à l’étranger avec «Greenpeace» et d’autres organisations internationales, pour mette fin définitivement à l’action néfaste des usines de Moka.
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Becaye Sy Samba, responsable environnement de l'ONG «Zaki», parle «d’une situation extrêmement dangereuse, catastrophique, imputable aux industries de farine de poisson qui se livrent à un véritable carnage sur la ressource halieutique». Il pose également le problème du contrôle des ports par l’Etat, évoquant une question de souveraineté, quand cette tâche régalienne «est confiée à trois entreprises privées, qui font des déclaration minorées sur les ressources pêchées». En outre, il salue la nouvelle démarche du gouvernement pour une application stricte de la réglementation.
Quant à Cherif Ahmed Chérifou, propriétaire d’une unité industrielle, il insiste sur la dimension sociale liée à la nécessité de préserver les emplois de plusieurs dizaines de personnes. Il se réjouit de la reprise des activités au sein de son unité depuis 5 jours, grâce à l’abondance de la ressource halieutique, suite à une application rigoureuse des mesures contre la farine de poisson.
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Allant dans le même sens, Khattou mint Sidi, employée d'une unité industrielle explique que «c’est grâce à ce travail dans les unités industrielles de poissons que nous gagnons notre vie et entretenons nos familles. La rareté des ressources provoque de graves conséquences économiques et sociales dans nos vies.»
Enfin, Abdallah Bilal, employé d’une unité industrielle, condamne «l’exportation des ressources halieutiques à travers la farine de poisson pour nourrir des animaux en Turquie et en Europe, alors que les Mauritaniens se retrouvent en situation d’insécurité alimentaire».