Mohamed Ould Ghadda, un sénateur, leader informel de la fronde contre le projet de réforme constitutionnelle défendu par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, réclame la mise sur pied d’une commission d’enquête sur l’attribution des marchés de gré à gré, octroyés au cours des 5 dernières années par le gouvernement, à travers une déclaration rendue publique mardi 23 mai.
La base légale de la formation de cette commission d’enquête est offerte par les prérogatives constitutionnelles de la chambre haute relativement à la surveillance de l’action gouvernementale, et l’article 12 de son règlement intérieur, explique la déclaration du sénateur.
L’objectif de la démarche préconisée par cet élu «est d’évaluer le montant global de ces marchés, suite au refus constant des ministres de répondre aux questions orales des sénateurs et des députés à ce sujet».
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Au cours des dernières années, les procédures de passation de nombreux marchés publics ont été fortement critiquées par l’opposition, dénonçant «les conditions dans lesquelles ils ont été attribués».
A ce titre, on peut citer le marché de l’aéroport International «Oum Tounsy» de Nouakchott, attribué au consortium Najah Net Works.
Le gouvernement défend avoir octroyé ce marché dont le montant de la transaction n’a jamais été divulgué, arguant que celui a été fait sur la base du principe du Partenariat Public-Privé (PPP). Seulement, par rapport à la ligne de défense des autorités, il y a un hic de taille sachant qu’au moment de l’attribution du marché de l'aéroport, la Mauritanie n’était pas encore dotée d’une règlementation sur les PPP (cadre légal).
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Dans la liste de ces marchés dénoncés par l’opposition et ayant défrayé la chronique lors des dernières années, figurent également celui de la ligne haute tension électrique Nouakchott-Nouadhibou, les ouvrages réalisés à Nouakchott en prélude au sommet de la Ligue arabe, mais aussi de manière récurrente les marchés de la Société mauritanienne d’électricité (SOMELEC) et de la Société nationale des eaux (SNDE), qui échappent aux règles applicables par la commission nationale des marchés, explique un observateur.