Après le référendum constitutionnel organisé en Mauritanie le samedi 5 août dernier, des milieux proches de l’opposition et même des organisations de la société civile, craignent une radicalisation et un tour de vis contre les libertés collectives et individuelles de la part du régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Cette crainte est nourrie par deux faits récents enregistrés en 24 heures d’intervalle, et qui ont tous impliqué la personne de Mohamed Ould Ghadda, membre du sénat supprimé à la faveur du scrutin du week-end dernier, mais qui conserve son titre et son statut d’élu au moins jusqu’à la validation des résultats de cette consultation populaire très contestée, par le Conseil Constitutionnel.
Le sénateur, qui préside une commission d’enquête sur les marchés de gré à gré attribués à des personnalités présumées proches du président Mohamed Ould Abdel Aziz, a été empêché de quitter le territoire national quand il s’est présenté jeudi dernier, au débarcadère de Rosso pour se rendre au Sénégal, de l'autre côté du fleuve.
Le lendemain vendredi, des policiers en civil sont venus l’arrêter à son domicile de Nouakchott, le conduisant vers «une destination inconnue», selon une alerte donnée par maître Ahmed Salem Ould Bouhoubeiny, ancien bâtonnier de l’Ordre National des Avocats (ONA).
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Commentant cette nouvelle mesure, l’avocat affirme «qu’elle conforte chez les Mauritaniens le sentiment des dérives dangereuses vers lesquelles s'oriente le régime en place, qui diversifie les moyens de répression contre ses opposants, les jetant sans autre forme de procès, dans ses geôles, réduisant leurs libertés constitutionnellement garanties et étalant leurs communications privées sur la place publique. Des pratiques illégales et arbitraires que tous pensaient révolues, mais qui refont surface sous régime et son gouvernement incapables de trouver des solutions aux problèmes quotidiens que rencontrent les populations ».
Evoquant cette arrestation, un éditorial du site d’informations en ligne «RimBiladi» condamne «le retour des vieilles méthodes de la police politique, avec le kidnapping des opposants et la résurrection de l’infraction d’atteinte à la sûreté de l’Etat, une véritable notion fourre-tout».
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Sur les raisons de l’arrestation de Mohamed Ould Ghadda, deux interrogations pour le moment. Serait elle liée à des messages trouvés sur son téléphone cellulaire, mis sous scellé dans le cadre d’une enquête menée par la gendarmerie suite à un accident mortel de la route sur l’axe Nouakchott/Rosso ?
Ce fait serait-il plutôt en rapport avec l’évocation récente sur sa page «Facebook» du témoignage d’un ex sous-officier visant à mettre en doute la thèse officielle de la balle «amie» après un tir sur le président Mohamed Ould Abdel Aziz en novembre 2013 ?