Mauritanie: un proche de Bouamatou promu au sein du collectif de l'opposition

Le 22/09/2017 à 16h34, mis à jour le 22/09/2017 à 16h41

Le Forum national pour la démocratie et l'unité (FNDU), un collectif de l'opposition mauritanienne, a désigné Mohamed Ould Debbagh, un proche du banquier Mohamed Ould Bouamatou, sous le coup d'un mandat d'arrêt international, en qualité de chargé des relations avec Afrique de l'Ouest et l'Europe.

Mohamed Ould Debbagh, un haut cadre, vice-président du Groupe BSA du banquier Mohamed Ould Bouamatou, réfugié au Maroc depuis plusieurs années, a été désigné en qualité de double représentant du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU),vaste coalition de l’opposition composée de plusieurs partis politiques, organisations de la société civile, centrales syndicales et personnalités indépendantes, en Afrique de l’Ouest et en Europe.

Ainsi, il devient «l’envoyé» spécial du FNDU auprès de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union européenne (UE).

Toutefois, il faut souligner que Mohamed Ould Debagh est sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé le 1er septembre dernier, dans le cadre de l’instruction d’une affaire de corruption présumée impliquant le banquier Bouamatou, l’ancien sénateur Mohamed Ould Ghadda et 13 autres de ses collègues.

La thèse du pouvoir de Nouakchott est que Mohamed Ould Bouamatou aurait acheté le vote des sénateurs rejetant un projet de révision constitutionnelle prévoyant la suppression de la Haute Chambre qui avait été présenté le 17 mars dernier 2017.

Mohamed Ould Debagh «est chargé des contacts et du suivi des relations du collectif avec les organisations régionales et internationales».

Au-delà de l’annonce de la décision de la vaste coalition de l’opposition mauritanienne et du fait factuel, il faut mettre la nouvelle nomination en perspective et essayer de lui trouver une signification.

Ainsi, pour cet observateur «le FNDU a décidé d’adopter Mohamed Ould Bouamatou et de porter politiquement son combat. Ainsi, on n’est plus dans le cadre d’une bataille entre un pouvoir et un banquier accusé de corruption, mais plutôt face à une affaire de règlement de comptes avec un opposant.

Malgré un mandat d’arrêt international, Mohamed Debagh ne devrait pas avoir beaucoup de mal à se déplacer dans les forums sous régionaux et internationaux, grâce aux immenses moyens de son mentor et ses vastes réseaux de relations pour faire entendre la thèse de l’opposition».

Tout cela pourrait être interprété comme le top départ de la grande bataille pour l’élection présidentielle de 2019.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 22/09/2017 à 16h34, mis à jour le 22/09/2017 à 16h41