L’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), une ONG antiesclavagiste et de défense des droits humains, va aligner des candidats pour les élections législatives, régionales et municipales prévues cette année.
Cette organisation très active à l’intérieur et à l’extérieur du pays, grâce à son leader Biram ould Dah ould Abeid, prix des Nations unies pour les droits de l’Homme en 2013, et candidat classé deuxième à l’issue de l’élection présidentielle mauritanienne de juin 2014, n’est pas reconnue par l’administration mauritanienne. Le ministère de l’Intérieur mauritanien ayant rejeté une demande de reconnaissance de l'aile politique de l'ONG en 2013.
Mais cette fois, l’IRA va mettre en piste des candidats dans les différents scrutins prévus en 2018 grâce à une alliance avec le parti «Sawab».
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Cette formation politique, à l’origine issue de l’opposition dite modérée et dialoguiste, s’est progressivement rapprochée des partis les plus critiques vis-à-vis «des errances dans le mode de gouvernance» du régime du président Mohamed ould Abdel Aziz au cours des dernières années.
Une alliance entre l’IRA et Sawab sera annoncée et officialisée jeudi après-midi au cours d’un rassemblement populaire qui sera organisé au Centre de la formation des cadres de la jeunesse et des sports (CNFJS), ancienne maison des jeunes de Nouakchott.
Le ministère de l’Intérieur, qui avait une première fois refusé ce rassemblement, l’a finalement autorisé.
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C’est la première fois dans son histoire que l’IRA, ONG créée en 2008, va prendre part à des élections législatives, régionales et municipales. Son leader, Biram ould Dah ould Abeid avait été candidat indépendant à la présidentielle de juin 2014.
Ainsi, ce nouvel épisode dans la vie politique de l’organisation, devrait-il servir de véritable test pour mesurer son poids électoral au sein d’une société mauritanienne confrontée à l’équation d’un repli identitaire de plus en plus perceptible.
Le mouvement de Biram ould Dah ould Abeid se bat particulièrement pour «la libération des esclaves, et la promotion des victimes historiques» de cette pratique sociale qui remonte à la nuit des temps.