Union africaine: sommet de Nouakchott, rien au-delà des bonnes intentions

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Le 03/07/2018 à 11h25, mis à jour le 03/07/2018 à 11h26

Le 31e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) a clôturé ses assises ce lundi 2 juillet à Nouakchott, après un déjeuner à huis clos entre les leaders du continent présents sur place, et le président français, Emmanuel Macron.

Plusieurs questions ont été discutées au cours de la rencontre, qui s’est déroulée avec toile de fond d’attaques terroristes au Mali. Mais à l’arrivée très peu de décisions concrètes ont été prises.

On a ainsi parlé de la lutte contre l’insécurité et le terrorisme, avec un G5 Sahel, force commune au Burkina Faso, au Mali, à la Mauritanie, au Niger et au Tchad. Une armée de 5.000 hommes, encore largement virtuelle, dans une situation d’indigence totale du fait de l’absence de ressources financières.

Une entité militaire et sécuritaire dont l’image est fortement écornée par l’attaque terroriste contre son état-major de Sevaré dans le centre du Mali, au point qu’un célèbre analyste africain la désigne désormais sous l’appellation peu glorieuse de «Cirque 5 du Sahel».

Le président Emmanuel Macron a simplement condamné «les actes de barbarie» perpétrés au Mali ces derniers jours, et réitéré son souhait de rendre opérationnelle la brigade antiterroriste.

Le chef de l’Etat français a également informé la conférence panafricaine de Nouakchott «des conclusions d’un sommet tenu récemment à Bruxelles, qui prévoit une coopération entre l’Union africaine (UA) et l’Office international des migrations (OIM), pour reconduire tous les migrants illégaux vers leurs différents pays d’origine».

Une décision d’autorité qui ressemble étrangement à une camisole de force que l’Union africaine (UA) doit contribuer à faire porter à tous les Etats qui la composent.

La question du Sahara, sujet de divergences entre le Royaume du Maroc d’une part, le Polisario et l’Algérie de l’autre, a été abordée avec une grande prudence.

Ce qui a débouché sur la mise sur pied d’un quartet composé des présidents Paul Kagamé (Rwanda), Alpha Condé (Guinée), Abdel Fattah al-Sissi (Egypte) et du président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Mahamat Faki, avec la mission de trouver «une solution» acceptable pour toutes les parties.

Une rencontre de plus de l’Union africaine (UA), en présence du président Emmanuel Macron, hyper actif dans la diplomatie sécuritaire depuis son installation à l’Elysée.

Constat qui pousse un observateur avisé à rappeler que «l’enfer est pavé de bonnes intentions» et «que les résolutions régulièrement adoptées dans les grands shows diplomatiques de l’UA n’ont jamais changé le quotidien de populations confrontées à de nombreux problèmes».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 03/07/2018 à 11h25, mis à jour le 03/07/2018 à 11h26