Le tribunal correctionnel de Nouakchott Ouest a condamné l’ancien sénateur Mohamed ould Ghadda, et l’ex sous-officier Mohamed ould MBareck, à 6 mois de prison, dont 3 mois fermes, pour «calomnie» dans le cadre du dossier «RP585/2017» selon le prononcé du verdict rendu lundi soir.
A l’origine de cette affaire, une vidéo publiée sur la page facebook de Mohamed Ould Ghadda en juillet 2017. Une publication à travers laquelle le sergent Mohamed ould M'bareck contestait la version officielle au sujet d’une balle «amie» qui a atteint le président Mohamed ould Abdel Aziz alors qu’il roulait à bord d’une voiture banalisée, au niveau d’un point de contrôle situé à Tweila (70 kilomètres au Nord de Nouakchott). Des faits qui remontent en novembre 2012.
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Selon la version officielle, un officier subalterne a tiré sur le véhicule du président Aziz qui passait devant un poste de l’armée sans s’arrêter. Toutefois, cette version suscite encore moult interrogations et l'opinion publique n'y a jamais souscrit en Mauritanie, allant même jusqu'à soupçonner une affaire de moeurs qui a mal tourné.
Rappelons que le parquet avait requis une peine de 5 ans de prison ferme et 200.000 nouvelles ouguiyas d’amende à l’encontre des prévenus, dans un réquisitoire prononcé un peu plus tôt.
Pour sa part, la défense dénonçait un procès purement politique et vide du point de vue du droit, plaidant l’acquittement.
Au cours de l’interrogatoire devant la barre, l’ancien sous-officier a tenu un discours remettant en cause le contenu de la vidéo. Mohamed ould Ghadda a mis «cette dérobade» au compte «des pressions énormes exercées» sur MBareck, tout en réaffirmant «la véracité» de la déclaration contenue dans l’image diffusée sur les réseaux sociaux.
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Cette décision de justice est l’épilogue d’un procès ouvert jeudi dernier et dont l’audience avait été suspendue juste avant le week-end.
Réagissant à l’événement du lundi soir, maître Brahim ould Ebetty, avocat de la défense, parle «d’un verdict d’apaisement même si plusieurs zones d’ombre demeurent».
Mohamed ould Ghadda et Mohamed ould M'Bareck sont détenus à titre préventif depuis le 1er septembre 2017.
Par ailleurs, l’ancien sénateur Mohamed ould Ghadda, principal animateur de la fronde contre un projet de révision constitutionnelle ayant abouti à la suppression du sénat, à la faveur d’un référendum controversé organisé le 5 août 2017, reste poursuivi dans le cadre d’une autre enquête ouverte pour «corruption».
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Le banquier Mohamed ould Bouamatou et son principal collaborateur, Mohamed ould Debagh, sont également sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour les mêmes motifs. Onze autres anciens sénateurs, des syndicalistes et des acteurs de médias ont été placés sous contrôle judiciaire pour les besoins de l’instruction de ce deuxième dossier.