Les relations sont de plus tendues entre le pouvoir et la mouvance islamiste en Mauritanie, dont l’aile politique est incarnée par le Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD/Tawassoul), notent les observateurs à Nouakchott.
Ce parti a conservé son statut de première force de l’opposition à l’issue des élections législatives, régionales et municipales qui se sont déroulées les 1er et 15 septembre dernier, en envoyant 14 députés à la nouvelle assemblée nationale. Mieux, la formation islamiste a poussé le parti au pouvoir au second tour dans plusieurs grandes villes dont particulièrement Nouakchott, la capitale, et Zouerate, la ville minière
Cette tension de plus en plus vive, avec de forts gros risques d’évolution vers un clash, est illustrée par une série de faits et paroles loin d’être anodins.
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Dernier événement en date, des forces de police se sont présentées lundi 24 septembre dans l'après-midi, dans un centre de formation des imams et oulémas, propriété de l’Imam Mohamed El Hacen ould Dedaw, une figure charismatique de l’Islam politique en Mauritanie.
Sans fonction officielle dans la direction de «Tawassoul», cet homme est néanmoins considéré comme le véritable cerveau de la formation.
En investissant les lieux, situés à Arafat (proche banlieue Sud de Nouakchott), les policiers, qui ont et installé un dispositif sur place donnant à l’établissement l’image d’une citadelle en Etat de siège, ont expulsé tous les étudiants et employés du centre, créé depuis plusieurs années et qui est à la base de la formation de nombreux spécialistes des sciences islamiques en Mauritanie et au niveau de la sous-région.
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La fermeture du centre d’Arafat intervient après des sorties répétées du président Mohamed ould Abdel Aziz, pendant la campagne électorale des élections législatives, régionales et locales, et même plus tard, notamment la semaine dernière, dénonçant des «forces extrémistes, terroristes, financés de l’étranger».
Du coup, la presse locale évoque la perspective d’une dissolution pure et simple du parti «Tawassoul».
Une décision qui ne serait pas une première dans l’histoire du pays, après la mésaventure, il y a 15 années, d’Action pour le Changement (AC), parti de Messaoud Ould Boulkheir, devenu APP, aujourd'hui proche du pouvoir.
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Ces rapports de plus en plus difficiles prouvent qu’il est loin le temps ou le président Mohamed ould Abdel Aziz, accueillait devant les grilles du Palais de la République, des foules de manifestants islamistes extrémistes exigeant la peine de mort contre Biram Dah ould Abeid, après des autodafés touchant à des œuvres du rite malékite, et Mohamed ould MKheitir, accusé d’outrage contre le Prophète.
Des manifestations dont de nombreux observateurs pensent qu’elles ont été inspirées par le courant islamiste radical, qui aurait été encouragé par le pouvoir lui-même.
Outre la fermeture du centre d'Arafat, l'épée du pouvoir planerait même sur certaines entreprises considérées comme «sources de financement» de la mouvance, dans le cadre d’un conflit qui semble désormais prendre la forme «d’une guerre totale» alors que la prochaine présidentielle qui devrait confirmer la confrontation entre la majorité actuelle et les islamistes ne fait plus l'ombre d'un doute.